Revue de Presse. Pour beaucoup d’Algériens, l’Aid d’autrefois n’est qu’un souvenir

Redaction

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L’Aid, un jour dans l’année. Mais un jour que tout le monde aspire à vivre pleinement. Entendre par là avec l’accomplissement du rituel du sacrifice.

En ces temps de disette, ce ne sont pas toutes les familles qui peuvent se permettre d’accomplir ce rite. Le roi mouton n’est plus à la portée de tous. L’Aid d’autrefois n’est qu’un souvenir pour beaucoup d’Algériens. Un constat que nous avons fait à travers quelques wilayas du pays d’où l’on sort désappointer.

Saïd est visiblement dépité. «A ce prix, je préfère mettre de côté le peu de sous dont je dispose, », disait-il. Comme lui, nous en avons rencontré beaucoup. On quitte souvent bredouille un marché sans pitié. Plus réalistes, les gens préfèrent consacrer leurs économies à autre chose. C’est le cas de Mohamed: «Je pense qu’il est préférable que j’habille mes enfants et que je leur offre un micro-ordinateur».

D’autres ont recours au sacrifice collectif. Une pratique en vogue en Kabylie. Les gens sont plus astucieux, en mettant en pratique une idée ancestrale: le sacrifice collectif. Il est à la fois peu coûteux et permet d’effectuer le rituel religieux. Ces dernières années, de nombreux Algériens s’abstiennent.

Face à la flambée continuelle des prix du mouton de l’Aid et la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat, les ménages n’en peuvent plus. Entre ceux qui s’abstiennent et ceux qui ont recours aux astuces peu coûteuses, le même souci est partagé: ne pas s’endetter pour un jour de fête. Même les imams semblent encourager ce choix.

Dans ce sens, les explications qu’ils donnent aux fidèles contribuent à cette évolution dans les esprits. «Le bon musulman n’a pas le droit de s’endetter pour le sacrifice rituel.» «Ce n’est pas une obligation, mais tout juste une sunna», autant de messages délivrés pour assurer les fidèles et atténuer un peu leurs souffrances.

Il faut dire que cette année a été particulière en termes de prix, non seulement pour les moutons, mais également pour les produits de large consommation. C’est ce qui a compliqué la situation des familles aux faibles revenus. Aussi, cette année, la fête de l’Aid El Kebir intervient dans un contexte relativement marqué par un regain de pauvreté.

Plusieurs familles tiennent des «conclaves et concertations » pour décider de la suite à donner quant au sacrifice du mouton. En dépit de la chute du pouvoir d’achat, le sacrifice du mouton est devenu un autre casse-tête chinois. Nous ne sommes plus au temps où l’Etat pouvait intervenir en important des moutons d’Australie, comme ce fut le cas au début des années 90.

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