Cet imperceptible rapprochement opéré entre les deux fronts, doyens des partis politiques algériens, estiment nos sources, n’a qu’un seul dénominateur commun, l’homme des réformes, celui qui prétendait changer le système de l’intérieur pour en avoir toujours fait partie au point où il a toujours refusé d’être candidat face à celui du pouvoir.
La décantation politique continue de s’opérer doucement mais sûrement en Algérie. Et, mine de rien, les deux ou trois principaux événements de ces derniers jours ne sont peut-être pas ceux auxquels observateurs, analystes et lecteurs pourraient penser d’emblée. D’abord, la récente lettre adressée par le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani à Hocine Aït- Ahmed, le président d’honneur du FFS, est loin d’être simplement « anecdotique », comme tentent de le faire accroire certains. Ahmed Battatache a beau se défendre mollement, mais de manière gênée quant à un certain rapprochement entre son parti et le pouvoir, les faits sont là. Avérés.
Têtus. Non seulement ce parti qui n’avait pas la réputation d’avoir la langue dans la poche a carrément fini par l’avaler, mais en plus ses activités sur le terrain, ses coups de griffes, ses marches, qui faisaient tant grincer les dents de ce même pouvoir ont fini par s’estomper petit-à-petit pour céder la place définitivement à de simples activités médiatiques et organiques n’ayant absolument rien à envier à celles de l’exparti unique ou de son clone du RND.
Voilà pourquoi la lettre du «patron du FLN», dont une copie a même été transmise au président de la République et président d’honneur de ce parti (comme nous avons pu le constater à la lecture de la copie que nous nous sommes procurée), revêt une importance capitale. Elle donne l’air, en effet, de préparer une annonce politique pouvant sonner comme un terrible coup de tonnerre audessus du ciel algérien.
Il ne s’agit rien moins que d’un possible rapprochement politique entre le FLN et le FFS autour d’une seule et unique candidature : celle du seul dénominateur commun à ces deux formations politiques, Mouloud Hamrouche en l’occurrence.
Si Hamrouche a toujours fait partie de la direction du FLN, et n’en a jamais été exclu, comme nous l’avait même confirmé lors d’une conférence de presse l’ancien SG du FLN Abdelaziz Belkhadem, ses accointances avec le FFS ne sont non plus un secret pour personne, à tel point qu’il avait même été pressenti pendant un temps à la tête du FFS en remplacement du Zaïm.
Ce n’est pas tout. Sur le plan politique, Hamrouche reste relativement jeune. Le pays lui doit, en outre, certaines de ses plus belles avancées démocratiques, dont la presse privée. Il avait même été qualifié de « père des réformes ». Il peut, dès lors, être l’homme de la situation, surtout s’il a devant lui deux partis comme le FLN et le FFS avec, à la clé, l’alignement très probable du RND derrière sa candidature.
UN « LIÈVRE » NOMMÉ GHOUL
Et c’est là, du reste, qu’intervient le second évènement politique fort important de ces derniers jours. Il s’agit des messages on ne peut plus clair adressés par le président Bouteflika à la nation, mais aussi à toute la classe politique, lors de son Conseil des ministres.
Même s’il ne l’a pas dit clairement, le fait qu’il ait recommandé à son staff gouvernemental de s’atteler à préparer dans les meilleures conditions les futures échéances électorales est une preuve suffisante, où un message très clair, concernant le fait qu’il ne compte très certainement pas reporter l’élection présidentielle d’avril prochain.
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