Lu sur Le Jour d’Algérie
Le Premier ministre, en visite de travail dans la wilaya de Tébessa, a marqué son mécontentement de certains projets lancés dans cette wilaya frontalière avec la Tunisie. Abdelmalek Sellal a eu des pics de colère dans plusieurs points de visite. «J’en ai marre de répéter la même chose à chaque fois», dira-t-il à l’adresse d’un responsable local.
Abdelmalek Sellal a visité en tout onze projets structurants, touchant plusieurs secteurs à caractère socio-économique. Première halte, l’aéroport de Tébessa, où le Premier ministre a écouté un exposé sur le projet d’extension de la deuxième piste de ladite aérogare.
Sur place, le premier responsable de l’exécutif s’est montré insatisfait quant à la cadence des travaux, lancés en 2012 et qui peinent toujours à être achevés. Sellal, insiste: «Il faut livrer le projet avant le mois d’avril 2014».
Sellal qui a remis symboliquement des actes de concession à 12 agriculteurs parmi quelque 400 bénéficiaires, a souligné «la nécessité de permettre aux jeunes d’investir dans le travail de la terre en supprimant les entraves bureaucratiques». A Tébessa, sur environ 15 000 demandes de concession reçues, moins de 500 ont été concrétisées, selon les responsables locaux du secteur.
Abdelmalek Sellal s’est rendu ensuite à la commune d’El Bakaria à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Tunisie, pour inspecter un périmètre agricole. Il a instruit dans ce sens les responsables locaux d’accélérer l’opération de remise d’actes de concession au profit des jeunes.
Le Premier ministre a indiqué également que les agriculteurs ne doivent pas se contenter de travailler pour satisfaire uniquement la demande locale, mais à songer à l’exportation des produits agricoles. Dans la commune d’El Hammamet, il a visité un pôle urbain de 886 logements, achevé et prêts à la livraison. C’est là où le Premier ministre a eu son premier pic de colère.
La cité en question ne dispose d’aucune infrastructure d’accompagnement, ni espace de loisirs, ni école, et encore moins une polyclinique ou des locaux commerciaux, bref une cité dortoir, qui n’a pas été du goût du Premier ministre. «Arrêter de construire des cités-dortoirs.
Vous allez héberger des êtres humains et non pas des animaux. J’en ai marre de répéter la même chose à chaque fois», dira Sellal à l’adresse d’un responsable local. Il a, dans ce sens, demandé de revoir le plan d’occupation du sol au niveau du ministère de l’Habitat.
Toujours dans le secteur du logement, un projet de réalisation de 11 000 logements, qui devait être lancé hier par le Premier ministre a été tout simplement annulé. Et pour cause, le projet en question ne prévoit aucune structure d’accompagnement et de loisirs. «Je l’ai dit déjà.
Vous allez ramener des êtres humains ici et non pas des animaux. Respectez l’Algérien, il mérite bien ce respect et puis après vous êtes payé pour le faire», assène-t-il encore.
Une grande surface commerciale réhabilitée et réaménagée, gérée à l’origine par l’Entreprise de distribution des Galeries algériennes (ex-EDGA), comprenant 104 locaux, a été inaugurée également par le Premier ministre.
Sur place, Sellal a présidé une cérémonie au cours de laquelle il a remis, à titre symbolique, des décisions d’attribution à une quinzaine de jeunes parmi les bénéficiaires des locaux de cette grande surface commerciale. Région frontalière avec la Tunisie, la wilaya de Tébessa doit être «le miroir de l’Algérie», a souligné à ce propos Sellal.
Concernant le cheptel, le Premier ministre a notamment insisté sur la bonne organisation de la vente et sur le contrôle des bêtes car, a-t-il dit, «il est de notre devoir de protéger notre cheptel». Sellal a également évoqué la problématique de la résorption du commerce informel pour déclarer qu’il était d’«abord nécessaire d’attribuer des locaux pour permettre aux commerçants d’exercer en toute légalité avant de parler d’éradication de ce phénomène ».
Il a indiqué à ce sujet qu’en cas de besoin, «d’autres programmes» seraient inscrits. Sellal a inauguré également 2 000 nouvelles places pédagogiques à l’université de la ville, et 586 logements publics locatifs à Hammamet.
Le Premier ministre s’est donné même au jeu des questions-réponses avec les étudiants qui l’interpellent sur leur avenir universitaire. Sellal dira que l’économie nationale, basée essentiellement sur les exportations des hydrocarbures, «ne peut pas prendre en charge toutes les demandes d’embauche, d’où la nécessité de relancer la production nationale, qui est le thème même de la prochaine tripartite», conclut-il.