C’est par la voix du Premier ministre que le pouvoir répliquait, jeudi dernier, au discours de Mouloud Hamrouche. «Nous n’avons pas, comme le prétendent certains depuis quelques jours, de minorité en Algérie», lançait en effet Abdelmalek Sellal à partir de la wilaya d’Illizi où il était en visite officielle, en allusion à la déclaration précédente de l’ex-chef de gouvernement.
«En Algérie, nous avons des Terguis, des Kabyles, des Mozabites, etc. Nous n’avons pas de minorités ici, en Algérie. Nous avons des Algériens et je ne connais personnellement pas un seul Algérien qui n’aime pas son pays», répétait plusieurs fois le Premier ministre devant les «représentants de la société civile» de la wilaya d’Illizi.
Le lieu, Illizi, était d’ailleurs tout indiqué pour ce genre de message et bien d’autres encore. Tiguentourine, le Sahel bouillonnant, la contestation sociale qui secoue les wilayas du Sud depuis des mois, tout cela fait de cette wilaya l’une, sinon la région la plus sensible du pays.
Sellal rappellera ainsi qu’il y a d’ailleurs une année de cela, il était ici à Illizi à la suite de la dramatique prise d’otages de In Amenas. «L’Algérie vit, aujourd’hui, dans un océan d’instabilité. Nous sommes devenus une île dans cet océan-là et le seul secret de tout cela, c’est la stabilité.» Le Premier ministre qui est, bien entendu, en pleine pré-campagne électorale, remettait systématiquement Bouteflika au cœur de tous les thèmes de son discours. «Ce sont les enfants du Sud qui aiment le plus ce pays. C’est ce que m’avait dit le Président Bouteflika.»