Lu sur FranceInfo
Quasiment un an jour pour jour après le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd, les autorités tunisiennes ont annoncé mardi la mort de l’auteur présumé de l’assassinat. Kamel Gadhgadhi, un chef d’Ansar al-Charia, a été tué par la police tunisienne au cours d’une opération antiterroriste dans la banlieue de Tunis.
Le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd en février 2013 avait bouleversé la Tunisie et plongé le pays dans une crise politique. Son meurtrier présumé a été tué mardi, ont annoncé les autorités tunisiennes. Kamel Gadhgadhi, un chef du groupe Ansar al-Charia, a été abattu par la police tunisienne avec six autres activistes islamistes lors de l’assaut d’une maison de Raoued dans la banlieue nord de Tunis. L’opération aura duré près de 20 heures. Un policier a également trouvé la mort et deux autres on tété blessés. Des armes, des bombes et des ceintures d’explosifs ont aussi été saisis.
« Gadhgadhi figure parmi les morts », « L’enquête et les analyses ont dévoilé l’identité (…) notamment de Kamel Gadhgadhi« , a déclaré le ministre de l’Intérieur Lofti Ben Djeddou lors d’une conférence de presse. « C’est le plus beau cadeau qu’on puisse faire aux Tunisiens un an après le meurtre de Belaïd« .
Une campagne contre le groupe islamiste Ansar al-Charia
Kamel Gadhgadhi, un commandant haut placé dans la hiérarchie d’Ansar al-Charia, était recherché pour l’assassinat en 2013 des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi mais aussi de sept soldats, dont certains avaient été égorgés.
Les forces de sécurité tunisiennes sont engagées depuis 2013 dans une campagne contre le groupe islamiste Ansar al-Charia, affilié à Al Qaïda. L’insécurité liée aux groupes islamistes est l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les autorités tunisiennes.
Des commémorations pour la mort de Chokri Belaïd
La mort de Kamel Gadhdadhi survient alors que plusieurs évènements sont prévus pour commémorer l’anniversaire de la mort de Chokri Belaïd, notamment une veillée à la bougie sur l’avenue Habib Bourguiba. Une manifestation doit aussi se tenir samedi pour faire écho au 8 février 2013, jour de son enterrement. Ce jour-là, la Tunisie avait été paralysé par une grève générale. Des dizaines de milliers de personnes lui avaient rendu un dernier hommage tout en s’en prenant au parti Ennahda.
La Tunisie va aussi officiellement célébrer vendredi l’adoption d’une nouvelle Constitution, plus de trois ans après le renversement de Zine Ben Ali. Plusieurs responsables étrangers, dont le président français François Hollande, sont attendus à cette cérémonie.