Le Premier ministre Abdelmalek Sellal évoque, pour la première fois, depuis que la question occupe la chronique politique, la capacité de Bouteflika à briguer un quatrième mandat.
Abdelmalek Sellal, qui s’était visiblement préparé à répondre à des questions relatives à la santé du Président et à son intention de se représenter en avril prochain, a inhabituellement consenti à ouvrir une petite lucarne à travers laquelle les initiés pourraient enfin voir et éventuellement surprendre les intentions de Bouteflika. L’exercice n’est pas du tout aisé, puisqu’il en faudra plus pour percer un aussi gros mystère.
«Je peux vous affirmer qu’il est en bonne santé, nous allons le voir tout à l’heure», rétorquait-il, sourire aux lèvres, à une journaliste qui l’interrogeait sur la santé du Président mais surtout sur son intention relativement à la prochaine présidentielle. «S’il veut poursuivre sa mission, il décidera en toute âme et conscience… ne vous inquiétez pas, il en a les capacités, j’ai été à ses côtés longtemps, c’est un grand monsieur.»
C’est pour la première fois, depuis son retour d’hospitalisation, que les capacités de Bouteflika à poursuivre sa mission sont évoquées de manière officielle. Et si le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, que certains médias présentent comme la probable candidature de rechange au cas où celle de Bouteflika venait à faire défaut, qui s’en est rendu l’auteur.
De loin la plus expressive qu’il a eu à commettre sur le sujet, depuis que la représentation ou pas de Bouteflika est au coeur du débat politique national, la déclaration est de surcroît faite en présence du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, et de la presse française présente en grand nombre à Alger, à l’occasion de la réunion du Comité de haut niveau algéro- français.
Cependant, même si elle suggère quelques compréhensions, elle n’est point une affirmation définitive. Car, pour de nombreux analystes politiques, il n’y a pas forcément d’équivalence logique entre la capacité de Bouteflika à assumer ses charges et sa volonté à briguer un autre mandat.