Revue de Presse. Un «super magistrat» américain sur les traces de Chakib Khelil

Redaction

Khelil Chakib

Les membres du bureau de l’Association nationale de lutte contre la corruption ont indiqué, hier, avoir des informations sur le magistrat américain chargé d’enquêter sur Chakib Khelil.

La justice américaine a confié le dossier Chakib Khelil à un «super magistrat». L’information a été révélée, hier, par les membres du bureau de l’Association nationale de lutte contre la corruption. «Nous avons des informations sur le procureur américain en charge de l’enquête sur Chakib Khelil.

Pour l’heure, nous ne pouvons donner de détails afin de ne pas gêner le travail en cours. Mais nous pouvons vous dire que c’est un magistrat rompu aux affaires de corruption internationales, notamment en Amérique latine où il a obtenu des résultats», a indiqué Halim Fedal, secrétaire adjoint de l’ANLC lors d’une conférence de presse animée au siège de l’association Rassemblement actions jeunesses (RAJ).

Halim Fedal a refusé de donner plus de précisions sur cette affaire, notamment la juridiction et l’Etat desquels relève ce magistrat. Mais l’ANLC semble redouter une utilisation de cette affaire à «des fins politiques». «Nous suivons de très près ce dossier.

Mais nous ne savons pas si les Américains utiliseront cette affaire pour défendre leurs intérêts en Algérie», a-t-il souligné. Il est vrai que les autorités américaines accordent une importance certaine au cas de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines.

Lundi, l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger annonçait l’existence de «consultations permanentes » avec les autorités algériennes à ce propos. Henry S. Ensher a même expliqué que la juridiction concernée rendrait publiques des informations sur Chakib Khelil en temps voulu. Mais l’évocation de ce sujet gêne au plus haut point les responsables politiques algériens. C’est ce qui s’est produit mardi, au Sénat, avec le ministre de la Justice.

Tayeb Louh a refusé catégoriquement de se prononcer sur la procédure «ratée» du mandat d’arrêt international transmis par la Cour d’Alger à Interpol. A ce propos, Halim Fedal a indiqué que l’ANLC avait réagi dès le lancement de ce mandat pour dénoncer un subterfuge visant à bloquer la procédure au profit de Khelil.

REFUS D’AGRÉMENT

Pour sa part, le président de l’ANLC a dénoncé le rejet d’agrément formulé par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Le département de Tayeb Belaïz a, en effet, refusé d’agréer cette association. «Ce refus est une décision politique», a insisté Mustapha Atoui. «Les services du ministère nous reprochent de vouloir nous interférer dans les missions de l’organe national de prévention et de lutte contre la corruption et de la Commission nationale de prévention et de lutte contre la corruption. C’est totalement faux. Nous sommes face à des gouvernants qui refusent que se développe la notion de lutte contre la corruption au sein de la société. Le pouvoir a peur et cela dénote de fragilité», a déclaré Mustapha Atoui.

Les membres fondateurs de l’ANLC ne comptent pas se limiter à cette décision administrative puisqu’ils vont saisir le Conseil d’Etat. Ils sont même prêts à aller plus loin. «Nous comptons sur la sagesse d’un magistrat pour obtenir cet agrément. Mais si le Conseil d’Etat ne statue pas en notre faveur, nous sommes prêts à saisir les instances internationales pour imposer au gouvernement algérien de respecter ses lois, mais aussi les accords internationaux qu’il a signés.»

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