L’un des aspects de l’économie nationale, que l’esprit des réformes en cours peine à cerner et à prendre en charge selon les nouvelles données imposées par l’actuelle transition, c’est bien celui du travail en tant que force productive faisant l’objet d’une contractualisation dans le cadre du système salarial. Ce dernier produit, ce qu’on appelle la relation de travail entre l’employé et l’employeur.
Cette relation – écrite et notifiée, avec les déclarations sociales obligatoires ou informelle selon les pratiques imposées par l’économie parallèle ayant instauré une maind’oeuvre au noir – demeure mal cernée, voire conflictuelle, dans un contexte où toutes les structures économiques du pays sont en train de connaître une évolution dictée par plusieurs facteurs, dont la mondialisation n’est pas des moindres.
Ainsi, le code du travail, datant du début des années 1990, est appelé à subir de profonds changements. C’est l’option déclarée et défendue par le gouvernement depuis au moins 2008, avec l’assentiment de la centrale syndicale UGTA. Il est vrai que l’accord de la centrale syndicale et d’autres syndicats autonomes ne peut acquérir un sens avant que les détails du nouveau code du travail ne soient déclinés, afin d’y voir et de soupeser les avantages et les inconvénients de la nouvelle législation qui se dessine à l’horizon. En tout cas, la tendance à la libéralisation de la relation de travail paraît inéluctable, même si elle devrait certainement bénéficier d’une certaine progressivité.
Car, telle qu’elle est consacrée par les anciens textes règlementaires et telle qu’elle est vécue également sur les lieux de travail, la relation de travail continue à bénéficier de certaines «générosités» permises par l’ancien système économique basé sur le «tout-public». Il s’ensuit que la remise en cause de ce qui souvent appelé «acquis sociaux» ne peut pas passer comme une «lettre à la poste». Cependant, l’on sait que le front de l’emploi a eu à vivre des moments très tendus au milieu des années 1990, où tout se passait dans la précipitation, sous les injonctions du FMI qui dictait au pays sa conduite. L’emploi y subira l’un des ses plus grands échecs, avec un dégraissage de presque un demi-million de travailleurs exerçant dans les entreprises publiques.
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