La crise sécuritaire ou ce qui convient plus justement de désigner par violence intercommunautaire dans la vallée du M’zab dure depuis fin 2013. Pourquoi la situation a-t-elle manqué de s’apaiser, malgré les bons offices gouvernementaux ?
Absence de volonté réelle ou erreur de diagnostic ? Les sociologues n’ont pas jugé porteur de plonger dans cette crise et d’en cerner, voire surtout distinguer entre les causes réelles et les prétextes ayant servi de déclencheurs à cette violence qui, outre la destruction de biens, a malheureusement causé mort d’hommes.
Les Mozabites, qui se présentent en victimes d’une opération génocidaire, estiment que leur malheur présent leur vient essentiellement du fait qu’ils sont restés attachés à leurs référents socioculturels en dépit des vicissitudes et les contingences de l’Histoire. Ce fait est d’ailleurs mis en avant par le comité de coordination et de suivi de la crise sécuritaire à Ghardaïa dans sa déclaration du 29 juin dernier.
«Si l’Algérie entière a subi le terrorisme intégriste, dans toute sa laideur et sa terreur indescriptibles pour l’agenouiller, l’effrayer et ensuite exploiter à dessein sa peur, le M’zab, puisque immunisé contre l’intégrisme terroriste, devra par conséquent, en plus, subir le terrorisme communautaire pour secouer ses fondements et stopper sa résistance (…)» Pour les Mozabites, cette violence communautaire qui les cible depuis près de 8 mois maintenant est instrumentalisée par «des décideurs manipulateurs». «Le problème, au M’zab, n’est en réalité ni une confrontation entre l’ibadisme et le malékisme, ni entre populations amazighophones et arabophones.
Le problème réside dans l’exploitation éhontée et cynique, par les décideurs des clans incriminés du système politique, des différences assumées, des frictions et malentendus liés aux pesanteurs sociologiques (…)», accuse le CCS. Cette lecture des événements qui ont et secouent encore la vallée du M’zab atteste de ce que des mains pyromanes bien incrustées dans le système politique attisent le feu dans le but de briser la spécificité mozabite.
Lire la suite sur Le Soir