Un climat de suspicion est entretenu à la direction de l’agence d’amélioration et du développement du logement à Oran. Le malaise du personnel administratif et technique de cette agence, chargée entre autres de la gestion immobilière des cités location-vente, enfle de jour en jour.
La situation du personnel de cette agence, désertée ces dernières années par de nombreux cadres (architectes, ingénieurs, administrateurs…), était certes précaire mais depuis la dernière visite d’un haut responsable de la direction centrale de l’AADL, les choses commencent à empirer. Ce haut responsable avait été dépêché de la capitale pour une mission bien précise. Dès qu’il a mis les pieds à la direction locale de cette agence, il a mis fin aux fonctions du directeur de la gestion immobilière et du gérant du site 937 logements location-vente appelé communément cité Cosider.
Ce directeur central a aussi suspendu une dizaine de gardiens d’immeubles dans deux cités. Des sources bien informées révèlent que ce haut responsable avait été dépêché à Oran suite à des instructions du ministère de tutelle. Le ministre même aurait exigé cette «descente» dans la direction locale pour «mettre de l’ordre et notamment dans la filière de la gestion immobilière». L’affaire par laquelle le scandale est arrivé a eu lieu, selon nos sources, dans la cité 937 logements location-vente.
Les mêmes sources qui ont fait preuve d’une attitude prudente dans leurs propos, nous ont soufflé, sous couvert de l’anonymat, que le scandale concerne des «occupations illicites de logements inoccupés dans des blocs de la cité 1.197 logements location-vente et celle de Cosider et en particulier le fameux bloc 17».
Des personnes étrangères avaient réussi en effet à squatter des appartements vacants et non attribués dans la cité Cosider. Des directives auraient été données pour étouffer cette affaire incommodante des appartements location-vente inoccupés. L’information risque de faire mal à des milliers de demandeurs qui attendent depuis 2003 de bénéficier d’un toit décent. Les mêmes sources confient que le site en question a aussi enregistré plusieurs vols de tuyaux de cuivre. Les blocs avaient été visités par des voleurs de cuivre qui ont emporté presque tout, révèle cet habitant.
Le haut responsable de la direction centrale a aussi débarqué à Oran avec de mauvaises nouvelles pour le personnel de cette agence. Les représentants des travailleurs avaient été informés des graves difficultés financières de l’agence pour verser les salaires de tous les employés. Le mois dernier, les travailleurs de cette agence avaient patienté 40 jours pour recevoir leurs salaires. Des informations non confirmées ont même circulé au sein des travailleurs, concernant une possible baisse des salaires des gardiens d’immeubles et autres agents d’administration.
Pour des sources bien informées, il s’agit tout simplement de «propos diffusés pour semer le doute au sein des travailleurs» pour les dissuader de réclamer de nouvelles hausses de salaires. Les mêmes sources révèlent que les créances de la filière de la gestion immobilière auraient atteint désormais les 20 milliards de centimes au niveau national. Où est parti cet argent ? La quasi-totalité des coacquéreurs constatent que les cités AADL sont à l’abandon. «Les magasins de cette agence sont totalement vides. Il n’y a même pas de détergents ou d’ampoules», confient nos sources.