Le président de l’Assemblée nationale constituante tunisienne Mustapha Ben Jaafar pense que le nouveau gouvernement tunisien sera formé « dans les 24 à 48 heures ». Quelques blocages subsistent encore sur les noms des personnes et la plate-forme politique.
Le chef du gouvernement, l’islamiste Ali Larayedh, ministre de l’Intérieur sortant,« doit présenter son équipe dans les 24 à 48 heures », a estimé M. Ben Jaafar avant d’être reçu à l’Elysée par le président François Hollande en fin d’après-midi.
Deux nouvelles formations dans le prochain gouvernement
M. Larayedh n’a donné presque aucun détail sur les pourparlers en cours depuis sa nomination le 22 février pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Hamadi Jebali, entré en conflit avec son propre parti, Ennahda (islamiste).
Ses pourparlers visent à inclure dans le gouvernement, outre Ennahda et ses deux alliés actuels, deux autres formations. Les partis de centre-gauche Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar et le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki.
Des blocages subsistent
Si Ennahda a cédé sur un point clé en acceptant que les ministères régaliens soient confiés à des indépendants, des désaccords subsistent sur « les noms pour ces ministères », a confirmé M. Ben Jaafar qui souhaite « un gouvernement de compétences » avec « le minimum de personnalités partisanes ».
Mais les discussions portent aussi « sur la plateforme », a-t-il dit. Dans le climat actuel en Tunisie, « la sécurité doit être considérée comme la priorité avec une administration neutre et ferme sur la violence », a-t-il ajouté.
La composition du gouvernement doit être légalement achevée d’ici samedi, a rappelé M. Ben Jaafar, sinon il reviendra au président Marzouki de nommer une autre personnalité pour former le gouvernement.
Des élections fin 2013
À l’issue de sa rencontre avec François Hollande, le président de l’Assemblée nationale constituante tunisienne a indiqué que « les élections tunisiennes sont prévues avant la fin de l’année 2013 ».
« Nous sommes en train de travailler avec les différents groupes parlementaires et les partis d’opposition pour fixer un agenda », a-t-il précisé, estimant que « la Constitution sera prête, si tout se passe normalement, autour du mois de mai ».
« Les propositions (sur les élections) vont d’octobre à novembre mais en tout cas, on s’y emploie et l’essentiel est d’obtenir un consensus sur cette feuille de route qui sera proposée très probablement dans les semaines qui viennent à l’Assemblée nationale constituante », a-t-il ajouté.