Un algérien porte plainte contre le consul d’Algérie à Montpellier

Redaction

Amor Houari se bat pour obtenir justice contre son ex-femme. Sa dernière action s’est finie par une altercation au consulat.

Papy fait de la résistance et une sacrée. L’Algérien alésien, Amor Houari, 76 ans et 30 ans de mines, se bat depuis des années pour obtenir justice dans un conflit qui l’oppose à son ex-femme. Et même si un tribunal lui a donné raison, il n’a toujours pas obtenu l’application de la décision depuis quatre ans maintenant.

De santé fragile, il ne veut pas partir en laissant son épouse actuelle seule face à ce conflit qui lui pourrit la vie. Même si jusqu’ici le septuagénaire n’a jamais réussi à se faire entendre, il continue son combat. Et comme le vieux monsieur est analphabète et ne sait pas comment s’y prendre, il fait avec les moyens du bord.

Une grève de la faim

Déjà en juillet 2012, il avait entamé une grève de la faim à Alès. Sans résultat dans le Gard, c’est le consulat d’Algérie à Montpellier qu’il vise désormais car il le pense compétent pour résoudre ce conflit qui n’a que trop duré. Le 20 avril dernier, le ressortissant espère interpeller les autorités, assis devant l’administration algérienne, pancarte en main. N’ayant aucun retour, il refait de même quatre jours plus tard pour revendiquer une fois de plus son indignation et s’engage à effectuer une grève de la faim.

Le lendemain, le consul adjoint en personne vient à sa rencontre sur le trottoir et l’invite à entrer pour s’expliquer. D’autant que les deux hommes se connaissent. Smail Dherman l’ayant reçu et écouté à plusieurs reprises. Mais une fois à l’intérieur, le diplomate lui explique que ces actions sont un peu dérangeantes. La courtoisie se transforme alors en altercation.

Un sit-in qui se termine par 8 jours d’ITT

Et selon Amor, une altercation plutôt musclée. « Il m’a saisi par-derrière en me soulevant, j’ai eu très peur. » Pour qu’il lâche prise, le vieil homme aurait mordu le poignet du diplomate. Les hommes de la sécurité auraient réagi à leur tour. « Ils étaient environ huit. Ils m’ont insulté et tapé sur le corps avec ordre de ne pas toucher au visage. Avant de me jeter dehors par la force. » Sous le choc, il appelle la police et se rend chez un médecin. Cette histoire lui vaut 8 jours d’ITT.

Ne voulant pas en rester là, il a décidé jeudi dernier de porter plainte au commissariat d’Alès pour violence sur personne vulnérable et violence commise en réunion. Contacté par Midi Libre, le consul adjoint mis en cause a coupé court. Il a seulement précisé : « Je ne suis pas au courant de la plainte » et a rapidement raccroché. Amor, quant à lui, qui avait toujours tenu à garder malgré ses 50 années passées en France la nationalité algérienne, désire aujourd’hui devenir Français. « Je suis indigné. J’aime l’Algérie. Mais après ce qu’il s’est passé je ne m’y retrouve plus. En France, mes droits sont respectés. »

 SA BATAILLE : LA PLEINE PROPRIÉTÉ DE SA MAISON

 Amor Houari est en conflit avec son ex-femme qui a établi des faux papiers et s’en est servie auprès d’un notaire alésien, pour obtenir la moitié des parts de la maison qu’Amor avait achetée en son nom propre. Elle a été condamnée en 2009 pour faux et usages de faux en Algérie à 18 mois de prison ferme.

« Qui exécute les jugements rendus au nom du peuple algérien ? »

Convoquée par le procureur d’Alès pour faire appliquer sa peine, elle ne s’est jamais rendue au rendez-vous. Malgré les preuves, la voilà ainsi libre et à moitié propriétaire. »Qui exécute les jugements rendus au nom du peuple algérien ? se demande Amor. Son titre de séjour sera-t-il renouvelé malgré sa condamnation ? »

Lu sur: midilibre.fr