Le Temps d’Algérie publie, à compter d’aujourd’hui, et en exclusivité, les détails d’une nouvelle affaire concernant des importations de Saipem pour le compte de Sonatrach dont les écarts dans les montants contenus dans les factures de frets (frais de compagnie maritime), en dinars, euros et en dollars américains représentent l’équivalent de plusieurs dizaines de milliards.
Les importations de Saipem pour le compte de Sonatrach concernent plusieurs produits, dont la boulonnerie, des tubes en acier, des boulons et rondelles, des colliers de fixation, des tiges filtrées avec écrous, des lames électriques, des vannes à boules, des anodes à courant, des structures métalliques et de nombreux autres produits et matériels.
Dans ces transactions, le fret est facturé, parfois, à 350 euros et d’autres fois à près de 48 000 euros. Pourtant, la marchandise est transportée, souvent, du même pays (France) et parfois d’Italie.
Donc, l’aspect distance n’explique pas l’important écart existant entre une facture et une autre pour ce qui est des frais de compagnie maritime.
La marchandise importée n’occupe pas également davantage d’espace sur le navire si la facture est plus élevée comparativement à une autre.
Pour un seul lot (espace occupé dans un navire), la facture du fret est parfois fixée à 350 euros et d’autres fois à plus de 400 000 euros.
Les prix pratiqués, par lot, étant généralement de 700 euros lorsque la marchandise vient de France et oscillent entre 1000 et 2000 euros quand la marchandise est transportée à partir de la Chine, pays beaucoup plus éloigné que la France par rapport à l’Algérie.
DES ÉCARTS ÉNORMES
Dans l’une des opérations d’importations faites par Saipem pour le compte de la compagnie nationale des hydrocarbures, celle menée au bénéfice de Sonatrach activité amont division P, dont le siège se trouve à Ouargla, Saipem a facturé le fret à 1000 euros (numéro de ligne 16, pour l’achat de différents produits dont des convertisseurs IP et ACC, pour un poids brut de 3934 kilogrammes et une facture d’une valeur de 471 000 euros (date 17 juillet 2011, code fiscal numéroté sous le 000016001376744).
Dans une autre opération d’importation faite toujours pour le compte de Sonatrach, (adresse du fournisseur sise en Italie), Saipem facture à 374 196,1 dollars américains le fret pour l’importation de 28 colis STC/ compresseur et accessoires d’un poids brut de 136 588 kilogrammes (numéro de ligne 18, numéro de quittance 190, date de quittance 25 janvier 2011).
Un écart dans la facturation des frets que les responsables de Sonatrach et de Saipem ne peuvent ignorer. Cette transaction ne pouvait avoir lieu sans l’aval de la compagnie nationale des hydrocarbures et de Saipem.
On ignore la destination prise par l’argent représentant cette grande différence dans les factures des frais de compagnie maritime.
Les milliers d’opérations d’importations faites par Saipem pour le compte de Sonatrach, et dont Le Temps d’Algérie dispose des détails, la somme d’argent facturée pour le fret avoisine presque celle de la valeur financière de la marchandise importée !
Dans l’une de ces milliers de transactions de ce genre, celle de l’importation de 17 colis armoires et accessoires, d’un poids de 8831 kilogrammes, et poids brut de 11274 kilogrammes (adresse du fournisseur sise en Italie), (numéro de quittance 1946, datée du 10 janvier 2011), Saipem a facturé le fret à 479 999, 92 euros pour une marchandise dont la valeur financière a été facturée à 432 000,08 euros.
Lu sur Le Temps d’Algérie