Trois mois après que la problématique des crimes sexuels ne soit ramenée à l’avant-plan en Inde, une touriste suisse a été victime d’un viol collectif sous les yeux de son époux, lui aussi tabassé par le groupe d’agresseurs, ont annoncé samedi les autorités policières.
Le couple parcourait l’État du Madhya Pradesh à vélo et était en route vers le Taj Mahal. Après avoir quitté la ville d’Orcha, ils ont décidé de camper dans un boisé pour y passer la nuit, lorsqu’un groupe de huit hommes les ont attaqués.
En plus de violer la femme de 39 ans et de battre son conjoint, les assaillants les ont dérobés de leur ordinateur portable, d’un téléphone cellulaire et de 10 000 roupies (environ 190 $).
La chasse à l’homme entreprise dans la forêt entourant la ville de Datia pour tenter d’épingler les agresseurs a été diffusée sur les chaînes télévisées indiennes. Au total, 13 suspects auraient été détenus et interrogés. Six d’entre eux ont été relâchés.
Selon un policier local, la femme a été traitée dans un hôpital de Gwalior et l’état du couple serait satisfaisant.
Un viol toutes les 20 minutes
Cette agression survient alors que l’Inde est secouée par une vague de manifestations contre la violence sexuelle depuis le viol collectif mortel d’une jeune femme à New Delhi, le 16 décembre dernier. Il y a six jours, l’un des suspects de cet assaut est mort en prison. Les autorités prétendent qu’il se serait suicidé, mais d’autres voix avancent qu’il aurait été tué.
L’événement a mis en lumière la violence sexuelle envers les femmes en Inde et suscité l’indignation de la classe moyenne vis-à-vis de la mollesse de la justice envers les coupables.
Depuis janvier, les tribunaux indiens tentent d’accélérer les procédures contre les violeurs, mais certains craignent que l’image du pays n’en soit entachée. L’industrie touristique est un secteur en pleine croissance dont l’économie indienne bénéficie.
En Inde, une femme serait violée toutes les 20 minutes, selon le Bureau national des statistiques criminelles. Il y a à peine un mois, un avis signalant « une augmentation de viols et de délits sexuels » avait d’ailleurs été diffusé par le gouvernement suisse à l’attention des touristes.
En 2003, une ressortissante d’origine suisse avait elle aussi été violée dans un stationnement de New Delhi par deux hommes qui n’ont finalement jamais été jugés.