Alors qu’il présentait le programme algérien sur les énergies renouvelables, le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, a été chahuté par des manifestants qui dénonçaient la corruption et protestaient contre les projets d’exploitation du gaz de schiste.
Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, a été chahuté lundi dernier à Londres, lors d’une présentation des projets algériens dans le domaine des énergies renouvelables. En se rendant à une cérémonie organisée au siège de HSBC, à Green parc, en présence de dirigeants d’entreprises et de « Mr Algérie », Lord Risby, Représentant du Premier Ministre britannique David Cameron, M. Yousfi s’est trouvé face à un groupe de manifestants qui dénonçaient la corruption du secteur algérien de l’énergie ainsi que les projets algériens dans le domaine de l’exploitation du gaz de schiste.
Les manifestants appartenaient essentiellement à « Algeria Solidarity Compaign», une organisation militant pour une Algérie démocratique basée à Londres, ainsi que des écologistes britanniques. Un militant de l’association Algeria Solidarity Compaign a reproché à M. Yousfi de débattre de ces questions avec des partenaires britanniques mais pas avec les Algériens en Algérie. Des manifestants brandissaient des pancartes évoquant les scandales qui ont secoué le secteur des hydrocarbures durant la période Chakib Khelil. M. Yousfi a été interpellé sur ces questions, et a répondu que la question a été discutée pendant plusieurs semaines au parlement, rapporte l’APS. La visite s’est toutefois passée sans incident notable, même si M. Yousfi a paru un moment embarrassé, selon des personnes qui ont assisté au débat.
Le ministre de l’énergie a présenté son programme sur les énergies renouvelables devant les représentants de 600 compagnies du secteur, ce qui a suscité un « intérêt particulier « de la part des partenaires britanniques », selon l’agence APS, qui précise que les programmes d’énergie solaire ont occupé l’essentiel des débats. Le programme consiste notamment à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22.000 MW entre 2011 et 2030, dont 12.000 MW sont destinés à couvrir la demande nationale en électricité et 10.000 MW destinés à l’exportation.
«L’Algérie a une vision claire, à long terme, avec un large programme de développement des énergies renouvelables, et ce que nous recherchons est l’apport de la technologie et de l’expertise dans ce domaine’’, a déclaré le ministre de l’Energie.
Rencontres sur la sécurité
L’Algérie veut atteindre 40% d’énergie d’origine renouvelable à l’horizon 2030, a indiqué M. Yousfi, qui a invité les entreprises britanniques intéressées à se positionner. L’APS cite également plusieurs représentants de compagnies britanniques qui se déclarent intéressés, et déplorent, pour certains, leur méconnaissance du marché algérien.
L’ambassadeur britannique à Alger, Martyn Roper, a de son côté annoncé sur son compte twitter que Lord Risby et M. Yousfi ont convenu d’inscrire la santé, l’éducation et l’enseignement de l’anglais comme premiers thèmes de coopération cette année. Il a également annoncé que lord Risby se rendra en visite en Algérie fin mai, avec notamment des séjours à Alger et Oran.
Sur un autre plan, une première réunion du partenariat stratégique entre l’Algérie et la Grande Bretagne se tiendra ce mercredi à Londres. La délégation algérienne sera conduite par M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines. Celui-ci se rendra ensuite à Berlin où il tiendra une réunion similaire avec les dirigeants allemands.
En marge de ces deux rencontres, Messahel rencontrera, à Londres, le conseiller du Premier ministre chargé de la sécurité nationale, Kim Darroch, et à Berlin, la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Emily Haber et le secrétaire d’Etat à l’intérieur, Klaus-Dieter Fritshe.
Lu sur Maghrebemergent.info