La consommation de tabac est en nette augmentation en Algérie où les citoyens fument de plus en plus tôt. Selon le Pr Kamel Bouzid, 90 % des cancers du poumon seraient liés à la consommation de cigarettes.
« Environ 90 % des cancers du poumon sont liés au tabagisme dont la prévalence est en nette augmentation en Algérie », a indiqué à l’APS, mercredi à Alger, le chef de service oncologie du CHU Mustapha Bacha, le Pr Kamel Bouzid. En marge des 11ème journées d’oncologie de l’hôpital central de Ain Naadj, le Pr Bouzid a estimé que » plusieurs cancers sont imputés au tabac, notamment celui du poumon et la situation s’aggrave en raison de l’augmentation de la prévalence du tabagisme en Algérie qui est estimé à 30 % », a-t-il précisé. En effet, en plus de l’augmentation de la consommation de cigarettes, les Algériens commencent à fumer à un âge très jeune et les prix du tabac le rendent trop accessible. En outre, aucune loi en Algérie interdit de fumer dans les lieux publics, or le professeur H. Haouichet a fait savoir à ce propos que » 65 % des expositions au tabac se font à l’extérieur et 20 % à domicile. »
» Le tabac est composé de 4.000 produits toxiques dont une vingtaine sont cancérigènes et provoquent l’accoutumance »
D’autres cancers sont également causés par le tabac comme celui des voies aero-digestives, de la vessie et de la prostate, a indiqué le spécialiste qui a évoqué » le lien direct entre tabagisme et les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité en Algérie. » Le tabac favorise notamment les cancers du sein, du col utérin et du foie. Les spécialistes déplorent le manque de centres d’aide à l’arrêt de tabac, provoqué par la non inscription du tabagisme dans la nomenclature des maladies. Le tabac qui est à l’origine de plus d’une cinquantaine de pathologies est composé de 4.000 produits toxiques dont une vingtaine sont cancérigènes.
Pour sa part, le Pr Chouaib Christos de l’hôpital Henri Mondor de Paris, a axé son intervention sur l’aspect économique des pathologies cancéreuses, soulignant que les décès les plus fréquents intervenaient chez les personnes âgées de 45 à 65 ans. Les hospitalisations des personnes atteintes de cancer, ainsi que les soins palliatifs sont également coûteux pour l’Etat, a précisé le spécialiste suggérant d’investir dans la lutte contre le tabagisme par la hausse des taxes, l’arrêt de vente de cigarettes aux mineurs et la création de centre de désintoxication.