La mortalité lors des accouchements en Algérie détient un taux encore très élevé en 2013. Quasiment 1000 Algériennes par an décèdent alors qu’elles donnent naissance à leur enfant. Des décès qui pourraient être évités avec un meilleur suivi de la maternité de ces femmes.
Le chiffre est effarant. « En Algérie, entre 810 et 1000 femmes décèdent annuellement durant l’accouchement, soit 81 cas de décès pour 100.000 naissances, a précisé le professeur Kabouya Said, président de l’association algérienne pour la Planification familiale (AAPF), en marge d’une rencontre débat sur « la santé de la femme en Algérie », organisée à l’occasion de la journée mondiale de la femme.
Un suivi prénatal inégal selon les régions
Pourquoi autant de femmes décèdent lors de leur accouchement ? La prise en charge médicale de certaines femmes serait insuffisante, ce qui ne permet pas de se prémunir contre les complications médicales. En effet, les Algériennes sont inégalement assistées sur tout le territoire national. Si dans les grands villes, il est possible d’avoir un suivi sérieux de sa grossesse, cela est plus difficile dans les villes de l’intérieur du pays et les régions les plus reculées comme celles du sud. Par exemple le taux de suivi prénatal dans les zones enclavées ne dépasse pas 21,64%, alors que dans la capitale, il est de 98,7 %.
Les maternités sont plus nombreuses dans les grandes villes comme Alger, ce qui attire de plus en plus de femmes enceintes et entraînent des surcharges de services maternité. Le président de l’AAF explique qu’il devient alors « impossible d’assurer une assistance médicale optimale quand trois femmes accouchent dans un seul lit ».
Pourtant d’après les chiffres du ministère de la Santé, « plus de 90% des femmes enceintes sont médicalement assistées pendant l’accouchement», ce qui est « contradictoire avec la réalité » d’après le professeur Kabouya Said, qui rappelle que le taux de mortalité maternelle dans notre pays est « le plus élevé dans tous les pays du Maghreb ».
La rédaction avec APS