La transplantation rénale reste marginalisée en Algérie

Redaction

Les chiffres de la transplantation rénale sont en baisses en Algérie et ce, en raison de l’insuffisance des dons d’organes occasionnée par l’amélioration de la prise en charge par dialyse des insuffisants rénaux.

Des spécialistes qui se sont réuni, samedi, lors du XXIème Congrès organisé, à Alger, par la Société Algérienne de Néphrologie, Dialyse et Transplantation SANDT ont déploré la baisse considérable des transplantations rénales en Algérie ces dernières années. Les experts ont souligné que les dons de reins se font de plus en plus rares. Pour expliquer cette baisse « considérable », le représentant de la Société algérienne de néphrologie, de dialyse et de transplantation (SANDT), le Dr. Louni Makhlouf a imputé cela à l’amélioration de la qualité des soins dispensés aux malades dialysés. S’exprimant en marge du XXIème Congrès organisé par la SANDT, le Dr Louni Makhlouf a regretté que les transplantations rénales soient en constante baisse ces dernières années en Algérie et ce en raison de « l’introduction depuis 2001, des standards européens en la matière ayant permis une nette amélioration des soins », a précisé le spécialiste à l’APS.

Don de reins : l’Algérie à la traîne

S’appuyant sur les chiffres, le spécialiste a souligné que l’Algérie est à la traîne en matière de dons d’organes. En effet, le don d’organes sur personnes vivantes se situe autour de 100 actes par an en Algérie, un chiffre inférieur de dix fois par rapport à d’autres pays comme l’Arabie Saoudite. Pour ce qui est des prélèvements sur cadavres pratiqués depuis l’indépendance et autorisés par la religion musulmane, le représentant de la SANDT a affirme qu’ils demeurent rarissimes. « 6 transplantations effectuées après le prélèvement sur des cadavres ont été recensé en Algérie », a-t-il indiqué. Dr Louni a estimé qu’en dépit du fait que l’Algérie est le premier pays arabe et musulman à avoir autorisé religieusement le don d’organe en 1985, des blocages subsistent pour avancer dans ce domaine.  À ce propos, le spécialiste a souligné que le don de rein demeure la solution idéale pour mettre fin à la souffrance des dialysés. « Le don de rein est avantageux pour le patient car il lui épargne la contrainte de la dialyse, mais également à l’Etat puisque la dialyse coûte nettement plus cher que la transplantation rénale », a-t-il ajouté.

85 % des personnes favorables au don de rein

Les experts présents lors de ce congrès ont par ailleurs appelé à pratiquer davantage le prélèvement d’organes sur cadavres, d’autant plus que le « frein religieux » a été levé avec la position favorable des Fetwas prononcées à ce effet. C’est donc au niveau de la sensibilisation de la société civile que cela doit se jouer. Dans ce sens, les représentants de l’Association nationale de don d’organes (Biloba) ont affirmé que leur mission est de sensibiliser la population et le corps médical autour des bienfaits de ce geste. Selon l’association qui a effectué un sondage auprès de 500 personnes, 85 % des personnes interrogées sont favorables à ce recours mais seulement 53 % d’entre elles disent s’inscrire sur une liste de donneurs.

Nourhane S.