Les méduses, ces bienfaitrices injustement détestées

Redaction

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Elles occupent sans doute la première marche des animaux les plus détestés. Pourtant, les méduses peuvent vous sauver la vie.

Leur vue sur le rivage en a dissuadé plus d’un de faire trempette. Les méduses, ces masses flasques, translucides et dégoûtantes qui nous gâchent la fin de l’été ont pourtant des vertus. Elles peuvent les recherches scientifiques, aider au sauvetage maritime et même donner une nouvelle jeunesse à la peau. Comment ? On vous dit tout.

1. Une protéine colorée pour l’art et la science

La GFP est la substance responsable du changement de couleur des méduses. Vous avez peut-être remarqué qu’à certains moments, ces bestioles maritimes deviennent fluorescentes. Et bien c’est l’effet de la GFP. Des scientifiques ont eu l’idée d’attacher cette protéine à un gène qu’ils souhaitaient suivre. Ils ont ainsi pu étudier – grâce à la fluorescence qui a joué le rôle de lampe torche – la croissance de tumeurs cancéreuses et l’évolution des bactéries pathogènes. Elle leur a même appris à greffer des gènes nous apprend Le Figaro du jour. La GFP a même fait l’objet d’un prix Nobel de chimie en 2008.

La propriété fluorescente de la GFP a séduit Eduardo Kac, un artiste brésilien installé aux Etats-Unis. En 2000, cet adepte du « bioart » ou « art biotech » imagine son « GFP Bunny », un croisement génétique entre un lapin et une méduse, avec l’aide de chercheurs de l’Inra de Jouy-en-Josas (Yvelines). Résultat : une lapine albinos virant au vert fluo si on l’éclaire à la lumière ultraviolette !

2. Des « nageoires » qui sauvent la vie

Avez-vous remarquer comment se déplacent les méduses ? Elles contractent leur ombrelle pour se propulser par bonds successifs. En les observant, des chercheurs américains ont inventé un robot qui copie ses déplacements. Le Robojelly, son nom, sert autant dans l’exploration sous-marine mais aussi pour des opérations de sauvetage en mer. L’engin est alimenté en énergie par des réactions chimiques crées à sa surface : l’oxygène et l’hydrogène qui composent l’eau ambiante réagissent avec du platine déposé à la surface du robot pour produire de la chaleur. Cette chaleur alimente ensuite les muscles artificiels du robot pour assurer la propulsion. Il est donc inépuisable.

3. Collagène et usages cosmétiques

La cosmétique profite aussi des propriétés chimiques des méduses, dont le collagène est très proche de celui de l’humain. Chaque Rhizostoma, ce gros globe translucide que l’on retrouve sur les plages, se compose de 1% de collagène, 1% de sel et 98% d’eau. Un laboratoire français a eu l’idée d’extraire ce collagène pour le proposer aux grands groupes cosmétiques qui l’utilisent dans leurs solutions d’antirides.

4. Un plat recherché en Asie

En Chine ou au Japon, la méduse est aussi un plat recherché qui fait partie de tous les repas de gala. L’espèce la plus consommée est la Rhopilema Esculenta, qui se déguste en salade, découpée en lanières et marinée dans une sauce sucrée-acidulée pour compenser son goût un peu fade. La texture s’apparente à du concombre ou du poulpe, mélange de croquant et de caoutchouteux.

Alors, la méduse n’est-elle pas injustement détestée ?

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