Un réseau d’avortement clandestin démantelé à Mascara

Redaction

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Un nouveau réseau clandestin spécialisé dans les avortements a été démantelé à Mascara relate l’Observatoire des Droits de l’Homme Tizi-Ouzou dans une dépêche datée du 30 avril.

Dans la Wilaya de Mascara, la police judiciaire vient de démanteler un réseau d’avortements clandestin. Une dizaine d’individus ont été interrogés par les enquêteurs nous apprend l’Observatoire des Droits de l’Homme Tizi-Ouzou après qu’une femme ait avoué à la police avoir effectué un avortement à Mascara. Une pharmacienne et un gynécologue sont notamment impliqués dans plusieurs avortements clandestins à Mascara. Les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire se sont rendues devant le procureur de la république mardi 28 avril.

 Illégal en Algérie, l’avortement s’organise en réseaux clandestins

Ce n’est pas la première fois qu’un réseau d’avortement est démantelé en Algérie. Des réseaux spécialisés dans l’avortement sont régulièrement démantelés en Algérie, comme par exemple en novembre 2013 à Alger, ou encore à Oran en juin 2009. En Algérie, tout comme la grande majorité des pays africains, à l’exception de la Tunisie voisine, l’avortement est illégal. L’article 304 du code pénal stipule en effet que « quiconque par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violence ou par tout autre moyen, a procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte qu’elle y ait consenti ou non est puni d’un emprisonnement de un an à cinq ans et d’une amende de 500 à 10.000 dinars. Et si la mort en résulte, la peine est la réclusion de 10 à 20 ans ».

Seul l’avortement thérapeutique est possible « si la grossesse met en danger la vie de la mère », comme le stipulent les articles 308 du code pénal et l’article 72 de la loi n° 85-05 relative à la protection et à la promotion de la santé. En cas de viol, l’interruption d’une grossesse n’est autorisée que s’il s’agit d’un viol commis dans « le cadre d’un acte terroriste ». Ceci est une conséquence de la décennie noire. Après cette douloureuse période, l’Etat algérien a autorisé l’avortement des femmes violées par des membres du Groupe Islamique Armé.

Une « solution » à haut risque

Face à cette illégalité, des femmes ont recours à la clandestinité afin d’avorter, mais ce choix n’est pas sans risques. La clandestinité, outre les risques judiciaires, peut être la source de nombreux problèmes pour ces femmes. En effet, même clandestinement, la procédure reste très chère, et des médecins n’hésitent pas à en profiter pour faire monter les prix. De plus la clandestinité signifie des opérations souvent risquées, dans des conditions non réglementées et peu hygiéniques. Les avortements clandestins constituent l’une des plus grandes causes de mortalité pour les femmes. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, 13% des morts maternelle sont causées par des avortements illégaux.