Laghouat : cas d’hépatite C, manque d’hygiène… les dialysés algériens dénoncent de mauvais traitements

Redaction

Les patients dialysés de la wilaya de Laghouat lancent encore un appel à l’aide. Cette fois-ci les plaintes proviennent de la Ligue Algérienne des droits de l’homme de Laghouat qui dénonce des pratiques médicales approximatives dans le centre de dialyse d’Aflou et tente d’alerter les autorités sanitaires et locales. 

« On meurt dans l’indifférence à Aflou », c’est ainsi que Yacine Zaid, président de la LADDH Laghouat a titré son dernier communiqué dans lequel il dénonce la prise en charge des malades de la wilaya. Le militant publie une tribune réalisée à partir ses observations ainsi que de témoignages de patients qui ont dû se faire soigner dans ce centre de dialyse d’Aflou, un commune située à 120km de Laghouat. « Environ 125 patients dialysés souffrent le martyre dans l’indifférence des autorités publiques. Cela fait pratiquement deux ans que les premiers cas d’Hépatite C  ont été découverts. Maintenant 30 cas selon les malades rencontrés et 29 cas selon des sources médicales en majorités des femmes, véhiculent cette infection sans que personne ne se soucis du devenir de ces citoyens », dénonce Yacine Zaid. Ce dernier explique cette situation sanitaire par le fait que « les 125 malades du centre sont dialysés chaque semaine par 15 appareils, ce qui est loin d’assurer la qualité et le nombre de séances de  dialyse qui doivent être faites à raison de trois séances hebdomadaires minimum selon les normes et  la situation hémodynamique des patients. » Il ne s’agit pas de la première affaire de ce genre, cet été l’association Al-Khouloud qui défend les droits des dialysés dans la wilaya de Laghouat avait déjà tiré la sonnette d’alarme concernant le traitement de ces malades.

Contacté par Algérie-Focus, le centre de dialyse d’Aflou explique avoir pris connaissance du communiqué publié il y a quelques jours. Il dément formellement les accusations portées par la LADDH. « Il est expliqué dans le communiqué que nous gérons 125 patients alors qu’en fait nous traitons environ  50 patients mais pas plus. Nous n’en avons pas les capacités. Quant au nombre de cas d’hépatite C, on parle de 30 cas, alors que nous en avons eu à peine 2 chaque année », explique un membre du personnel médical. Questionné sur les causes de ces quelques infections, notre interlocuteur a une réponse approximative et explique « qu’il est impossible de savoir s’ils ont contracté cette maladie au centre, à l’hôpital ou lors de leurs dialyses. Vous savez la plupart de nos patients ne sont pas sédentaires, et ne font pas toujours attention à leur hygiène de vie. » Ce dernier invite même les patients à retirer leurs dossiers au sein de la structure médicale s’ils veulent se rassurer. Sur ce point-là encore une divergence entre le centre et la LADDH qui rapporte des témoignages de patients qui indiquent qu’il est impossible de consulter leurs analyses médicales.

De plus, de nombreux patients se plaignent de mauvaises conditions d’accueil et de soins qui pourraient être la cause de leur infection. « Cette grave infection, qui se transmet lors des manipulations durant les séances de dialyses, est selon des sources rencontrées sur place, due au manque de matériel et de l’impossibilité de prendre les mesures de stérilisation du matériel après chaque séance d’hémodialyse », écrit Yacine Zaid. Le centre de dialyse assure de son côté que toutes le mesures d’hygiène sont respectés « nous stérilisons à chaque fois le matériel. Des techniciens sont chargés de le faire. La seule difficulté que nous rencontrons sont les pannes d’électricité régulières, nous dépannons avec les générateurs, mais ce n’est pas suffisant. Nous demandons constamment d’améliorer la situation mais pour le moment nous avons que des solutions de dépannage », reconnaît notre interlocuteur du centre de dialyse.