Le gouvernement veut réduire les importations. Intention louable pour rééquilibrer la balance des paiements. Mais est-il vraiment nécessaire de rogner sur tous les postes, comme les médicaments par exemple ?
Aujourd’hui, l’Algérie importe 70% de ses besoins en médicaments. En 2012, elle avait importé pour 2,23 milliards de dollars de produits pharmaceutiques. Mais depuis le début de l’année, la tendance est à la baisse.
L’APS nous apprend que sur les sept premiers mois de l’année de 2013, l’Algérie a économisé 252 millions de dollars par rapport à la même période en 2012. L’addition se chiffre malgré tout à 1,09 milliard de dollars pour l’ensemble des produits pharmaceutiques, contre 1,34 milliard de dollars durant la même période en 2012.
Les médicaments constituent le premier poste de dépense. 1,04 milliards de dollars, soit 241 millions de moins que les sept premiers mois de 2012. Le reste est composé de produits pour la médecine vétérinaire (20,11 millions) et la parapharmacie (30,87 millions).
Comment expliquer ces économies drastiques ? La douane avance que la surfacturation des médicaments les années précédentes avait fait gonfler la note. En 2012, plusieurs laboratoires ont été épinglés. Par exemple, l’affaire Sanofi Aventis avait révélé au grand jour d’importants transferts supposés illicites de devises vers l’étranger.
Depuis l’affaire du laboratoire français, condamné en juin 2012 par la justice algérienne, l’importation des médicaments est considérée par les douanes comme un risque majeur nécessitant un contrôle rigoureux. Est-ce la raison pour laquelle plusieurs produits manquent cruellement en Algérie ? Pas moins de 200 références sont en rupture de stock ou difficiles à trouver sur le territoire algérien.
Là encore, la douane algérienne a une réponse toute prête : si les importations ont reculé en valeur, elles ont au contraire augmenté en volume. Les quantités importées ont augmenté à 23.201 tonnes contre 20.118 tonnes durant la même période de l’année écoulée.