Le ministre de la Santé reconnaît que l’Algérie n’est pas capable de prendre en charge ses cancéreux

Redaction

Updated on:

Le ministre algérien de la Santé, Abdelaziz Ziari, passe aux aveux.  La mauvaise prise en charge des malades, notamment des cancéreux, s’explique essentiellement par manque de moyens et de qualifications du personnel hospitalier algérien, reconnaît-il. Cet aveu en dit long sur les déficiences de notre système de Santé national.

Dans les colonnes du quotidien arabophone Echourouk, Ziari a estimé que le  « manque de moyens techniques et le peu de qualification du personnel hospitalier » est à l’origine des nombreuses carences dont souffre la prise en charge des malades dans les centres anticancéreux. A cela s’ajoute, selon lui, le manque criant de places dans ses centres de  soins spécialisés. Les conséquences de cette situation sont terribles puisque des cancéreux décèdent en Algérie faute d’un rendez-vous de radiothérapie. Certains doivent attendre presque deux ans pour subir une séance de radiothérapie. Face à cette interminable attente, beaucoup rendent leurs derniers soupirs car leurs états de santé s’étaient gravement dégradés à défaut d’un traitement adéquat.

Malgré cette tragédie, le ministre de la Santé continue de promettre des lendemains enchanteurs en annonçant l’ouverture prochaine de centres anticancéreux dans plusieurs régions du pays. Mais l’Algérie dispose-t-elle de l’encadrement nécessaire pour assurer le fonctionnement de ces centres de soins ?  A ce propos, le ministre a fait remarquer que « le recrutement de nouveaux médecins et fonctionnaires répond aux besoins exprimés», a-t-il dit à partir de Bordj-Bou Arréridj où il était en déplacement ce jeudi 28 mars. Il a admis, en revanche, qu’il existe  « un recrutement anarchique »  dans les hôpitaux de certaines régions. Enfin,  Abdelaziz Ziari ne veut pas reconnaître que dans certains hôpitaux, comme cela a été prouvé à Tizi-Ouzou par exemple, le personnel paramédical est soumis à des pressions qui ont une influence sur leur état de santé. Pendant ce temps, 20.000 malades atteints de cancer risquent de mourir à cause de l’absence d’une  prise en charge digne de ce nom au niveau des hôpitaux spécialisés.

E. W.