Ce n’est pas demain que cesseront les déboires des malades algériens. Preuve en est, un scanner installé au niveau de l’hôpital Mustapha, à Alger, et acheté auprès du groupe américain «General Electric», pour la somme de 11 milliards de centimes, est à l’arrêt depuis son acquisition il y a de cela trois ans !
En d’autres termes, le scanner n’a guère fonctionné tout au long de la période couverte par la garantie d’une durée de trois ans. Selon le quotidien arabophone El Khabar, ce matériel n’a été mis en marche que récemment et pour des périodes très courtes. La raison est due à un «problème» entre trois chefs de services. Et durant toute cette période, les très nombreux de malades qui se dirigent vers cet hôpital, et qui ont besoin de faire un scanner, sont obligés de se diriger, ailleurs, vers un autre hôpital ou se rendre dans un établissement privée et payer rubis sur l’ongle les radios médicales. Au-delà de la problématique de la mauvaise gestion et de la dilapidation des deniers publics, les désagréments causés aux malades, par ce forfait, sont énormes. Etant donné que la pression sur les hôpitaux, pour ce qui est de l’utilisation de ce matériel, est très grande, beaucoup de citoyens, ceux notamment qui ne peuvent pas pour des raisons financières évidentes aller vers une clinique privée, sont dans l’obligation d’attendre plusieurs semaines, voir quelques mois, pour arracher un rendez-vous médical. Tous cela se passe au moment où les autorités compétentes parlent de télémédecine !
En effet, l’Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques (ANPT) vient de lancer un avis d’appel d’offres restreint pour l’acquisition d’équipements pour la mise en place d’un réseau pilote de télémédecine. Ainsi, quatre centres hospitalo-universitaires (Mustapha, Beni Messous, Constantine et Oran) seront connectés à dix centres hospitaliers situés au sud du pays. Mais l’urgence n’est-elle pas de doter, d’abord, ces hôpitaux du matériel médical nécessaire à la bonne prise en charge des malades et de veiller à son bon fonctionnement ? En tous cas, les Algériens font souvent face à d’énormes problèmes dès qu’ils se rendent à un hôpital public. En plus, quelques fois, du manque criant d’équipements médicaux, c’est cette mauvaise gestion qui fait surtout empirer les choses.
Elyas Nour