Infographie. Tabagisme : les Algériens ne veulent pas lâcher leur cigarette

Redaction

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Le professeur Ahmed Zatout, chef de service de la médecine du travail au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou a communiqué aujourd’hui à la presse des chiffres alarmants sur le tabagisme en Algérie.

Selon une estimation de l’Institut national de la santé publique (INSP), reprise par le professeur Zatout, la consommation de tabac a triplé au cours des trois dernières décennies. Chez les hommes, la prévalence actuelle est de 43,8%, contre 7,7% en 1978 et 25% en 1998. L’augmentation du nombre de fumeurs concerne aussi les femmes. Elles sont aujourd’hui 6,5% à fumer régulièrement, alors que le phénomène était « très insignifiant par le passé. » Cette évolution s’explique, selon le praticien, par « une évolution multidimensionnelle de la société, qui n’a pas été accompagnée par un travail de sensibilisation sur les conséquences du tabagisme sur la santé. »

Les conséquences sont pourtant dramatiques. Le professeur Zatout souligne ainsi que 90% des cancers du poumon en Algérie sont liés au tabagisme. Les chiffres de la mortalité entraînée par la cigarette sont eux aussi effrayants : chaque jour, 45 personnes décèdent à cause de la cigarette. Il faut dire que, selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, la fumée de cigarettes contient plus de 4000 substances chimiques, dont au moins une soixantaine sont reconnues comme étant cancérigènes.

Comment alors lutter efficacement contre ce fléau en progression ? Selon le praticien, les causes du problèmes sont diverses : « le besoin d’affirmation de la personnalité, notamment chez les adolescents, la curiosité, la recherche du plaisir instantané, la lutte contre le stress et l’angoisse, les effets du mimétisme, les fréquentations » figurent ainsi parmi les nombreux facteurs incitatifs.

Refusant de céder au pessimisme, M. Zatout souligne que « l’arrêt du tabagisme est efficace à tout âge ». Il fait également remarquer que l’arrêt du tabac entraîne la réduction de 60% du risque du cancer du poumon après 5 ans de sevrage.