Affaire Albert Ebossé : Le bras de fer entre l’Algérie et le Cameroun se poursuit

Redaction

La polémique n’en finit plus d’enfler autour de la mort du joueur de la JSK, Albert Ebossé. Un véritable bras de fer est en cours entre l’Algérie et le Cameroun, qui se renvoient tour à tour des thèses différentes à la figure, au sujet des circonstances du décès. Pour la famille, les avocats et le médecin camerounais, Albert Ebossé a été victime d’un passage à tabac. Pour les responsables de la JSK et le médecin algérien en charge de l’autopsie, en revanche, le joueur est décédé à la suite d’une blessure provoquée par un objet contondant, à l’issue du match JSK-USM Alger, le 23 août dernier.

Des précisions venant réfuter une nouvelle fois la thèse camerounaise ont été apportées par le  professeur chef de service de médecine l’égale du CHU de Tizi Ouzou, Brahim Boulassel, dont les compétences sont reconnues internationalement, le 25 décembre dernier : «l’expertise thanatologique (autoptique) effectuée par les médecins camerounais ne reflète pas la réalité des choses, les constatations décrites ne sont pas objectives et ne répondent pas aux normes internationales de pratique en matière d’autopsie médico-légale, ni aux exigences attendues par le parquet requérant pour l’éclairer et surtout en matière de mort subite, suspecte ou violente… l’ouverture des cavités faite par un anatomopathologiste est une chose, mais l’interprétation des résultats faites par un médecin légiste requis est une autre chose».

Le médecin camerounais réplique fortement ce dimanche 28 décembre dans un communiqué adressé à son confrère : « nous savons aujourd’hui que nos deux sensibilités face aux morts sont différentes. Chez vous, le mort devenu poussière est jeté rapidement; chez nous non. » Des accusations assez graves qu’il poursuit par ces interrogations « comment croire qu’une tuile ou ardoise jetée des tribunes puisse causer des dommages en même temps : sur l’épaule gauche, le haut de la poitrine, le sommet du crâne et les vertèbres cervicales ? »

Dans son communiqué, le docteur camerounais André Moune accuse le médecin légiste algérien de « manque de sérieux et de considération empreint de mépris ». La guerre est véritablement déclarée entre les deux médecins. André Moune tente de crédibiliser sa version en opposant ses diplomes de médecin à ceux de son confrère. « Pour être légiste, c’est doctorat en médecine + 2 ans; Pour être anatomo- pathologiste, c’est doctorat + 4 ans. Moi, j’ai fait une année supplémentaire à Genève (Suisse), de Septembre 1994 à Juillet 1995 pour une sous spécialisation année au cours de laquelle, j’ai assisté à beaucoup d’autopsie. Ma pratique « thanatologique » comme vous dites depuis 20 ans à Douala au Cameroun a concerné non seulement les camerounais, mais aussi plusieurs citoyens d’autres pays décédés chez nous (français, russes, canadiens, américains, zaïrois, guinéens, centrafricains, nigérians, … etc). Certains en transit avaient la couverture de l’OMS, d’autres de grandes multinationales pétrolières. Nous nous en sommes toujours sortis au mieux en nous appuyant sur une bonne maîtrise de la médecine. »

Non content des affirmations du professeur Brahim Boulassel dans le journal El Watan, il poursuit ses allégations, d’une façon assez moqueuse : « comment croire qu’une tuile ou ardoise jetée des tribunes puisse causer des dommages en même temps: sur l’épaule gauche, le haut de la poitrine, le sommet du crâne et les vertèbres cervicales? Fort des légendes connnues, on l’appelerait la  » tuile d’ALADIN « .

Le dossier Ebossé rendra ses conclusions définitives dans les prochains jours, et comme l’évoque le docteur à la fin de sa lettre, tout le monde n’espère qu’une chose pour ne pas salire la mémoire de ce très bon joueur de football « que la vérité triomphe ».