Trois clubs algériens vont disputer ce week-end leurs matchs «aller» des huitièmes de finale des compétitions africaines. L’USM Alger va affronter, sur ses bases, à Bologhine, aujourd’hui, en fin d’après-midi, l’US Bitam, un club gabonais, pour le compte de la Coupe de la CAF. Alors qu’en Ligue des champions, la JSM Béjaia, jouera demain, chez elle aussi, face au Club tunisien de l’Espérance et l’ES Sétif s’est déplacée en République du Congo.
L’ES Sétif donner la réplique, dimanche, à l’AC Leopards, qui a remporté la saison passée la Coupe de la CAF. Les matchs «retour» sont prévus dans deux semaines. Dans le cas de résultats positifs à l’issue de ces deux rencontres (aller et retour), la JSMB et l’ESS se qualifieront à la phase des poules, alors que l’USMA disputera le second tour des huitièmes de finale. Il s’agit d’un nouveau «test» pour les clubs algériens qui auront une occasion de jauger leur niveau face aux meilleures équipes continentales. Même si, à priori, les amoureux du ballon rond en Algérie ne s’attendent pas à grand-chose lorsque leurs joueurs évoluent dans les compétitions africaines. En effet, à de rares exceptions, les clubs algériens font office de figurant dans ces compétitions. La dernière «bonne» participation algérienne remonte à 2009 lorsque l’ES Sétif est arrivée en finale de la Coupe de la CAF, mais avait finalement été battu par le Stade malien.
Les difficultés rencontrées par les clubs du championnat national a mené certains d’entre eux à faire une croix sur ces compétitions. On peut citer, à ce titre, la JS Kabylie, qui pourtant, a été jadis l’un des meilleurs clubs d’Afrique. Le club a boycotté la Coupe de la CAF, il y a deux saisons de cela, et la CR Belouizdad a suivi le mouvement au début de son actuel exercice.
En revanche, l’USMA, par le biais de son entraîneur le français Roland Courbis, a exprimé son «désintérêt» par rapport à la CAF. La priorité pour le staff est accordée à la Ligue arabe. Une décision qui intervient alors que les clubs dépensent de plus en plus d’argent notamment pour le recrutement. A ce titre, il est utile de signaler qu’en Coupe de la CAF, les clubs marocains et tunisiens se sont imposés à sept reprises lors des dix dernières éditions (Raja de Casablanca 2003, FAR Rabat 2005, Etoile du Sahel 2006, CS Sfaxien 2007 et 2008, FUS Rabat 2010 et MAS Fès 2011).
En Ligue des champions, en revanche, depuis l’année 2000, Egyptiens et Tunisiens l’ont emporté à huit reprises. Le Ahly d’Egypte, à lui seul, a décroché cinq titres (2001, 2005, 2006, 2008 et 2012), alors que le Zamalek l’a emporté en 2002, quant à l’Etoile du Sahel c’était en 2007 et l’Espérance en 2012. La dernière finale pour une équipe algérienne remonte à 1990 lorsque la JSK s’était imposée à Lusaka, face au club zambien de Nkana Red Devils. Preuve que les clubs algériens ont bel et bien déserté la scène africaine depuis une vingtaine d’années maintenant.
Et la professionnalisation du foot algérien, lancée il y a trois saisons, n’a rien apporté pour l’instant, même si les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) affirment à chaque fois qu’un tel processus prend du temps pour donner ses premiers fruits. Toutefois il est à préciser que ces trois dernières années, les Algériens n’ont pas eu d’indices qui prédisent un avenir plus radieux pour le football national. Ainsi la majorité des plus récents sélectionneurs passés par l’équipe nationale, qu’ils soient nationaux ou étrangers, Saadane puis Hallhodzic, pour ne citer que ces deux-là, sont obligés de faire appel aux binationaux pour constituer des groupes plus en moins compétitifs. Certains pourront toujours critiquer le recours, abusif selon eux, aux joueurs nés en France, il n’en demeure pas moins, que les clubs algériens, censés former les joueurs, n’arrivent plus à démontrer quoi que se soit sur la scène africaine.
Elyas Nour