L’Algérie va-t-elle enfin accueillir sur son sol la plus grande compétition de football du continent, vingt-trois ans après avoir été l’hôte de la Coupe d’Afrique des nations ? Le pays ne cache plus ses ambitions et annonce la réhabilitation et la construction de stades dignes de ce nom.
Depuis dimanche, l’Algérie est officiellement candidate à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2019 ou 2021. Une compétition continentale que le pays a eu le privilège de recevoir et de remporter vingt-trois plus tôt. C’est par la voix du ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Tahmi, que le gouvernement algérien a révélé ses ambitions. En marge d’une rencontre de coordination avec les directeurs de la jeunesse et des sports des 48 wilayas du pays, le ministre de la Jeunesse et des sports a ainsi déclaré dimanche que l’Algérie a de « fortes chances » d’organiser l’édition 2019 ou 2021 de la CAN. « Les autorités algériennes avaient accepté de présenter le dossier de candidature à la Confédération africaine de football (CAF) pour arbitrer la Coupe d’Afrique des nations », a-t-il précisé, ajoutant que ce dossier de candidature a été accepté par la CAF il y a deux semaines. Le processus de candidature est donc lancé, reste à attendre que la CAF tranche parmi tous les prétendants.
Et en attendant le verdict, le département des sports algérien dit s’attaquer à la réhabilitation et la construction d’équipements nécessaires pour accueillir un tel évènement sportif. Un vaste chantier quand on connait la piètre qualité des stades de football en Algérie. A titre d’exemple, le rectangle vert du stade du 5-Juillet d’Alger offre depuis 2 ans le triste spectacle de mottes de gazon qui se décollent, à peine les joueurs entrent sur le terrain. Si l’opération peau neuve du stade algérois de 2009 est un fiasco, chiffré à quelques 11,5 milliards de dinars, le ministère des Sports promet de se rattraper. Toujours face aux directeurs de la jeunesse et des sports de toutes les wilayas du pays, Mohamed Tahmi a affirmé que les contacts sont en cours avec les sociétés étrangères spécialisées en la matière, faisant remarquer le nombre réduit des entreprises désirant acquérir le projet de restauration de ce grand stade, et soulignant que toutes les précautions nécessaires sont prises pour le choix de l’entreprise apte à réaliser un terrain en mesure d’accueillir les grandes compétitions de Football. Le ministre a également assuré que les infrastructures déjà opérationnelles seront « fins prêtes au minimum à l’horizon 2016 avec 6 nouveaux stades, en plus de la restauration du stade du 5-Juillet et le début de réalisation de deux autres stades dans les wilayas de Batna et Béjaïa ». Mohamed Tahmi a ajouté qu’il sera procédé à la restauration de tous les stades construits dans les années 1980 dans le courant de l’année 2014, notamment ceux des wilayas d’Annaba, Saïda et Sidi Bel Abbès, et ce, au titre du prochain programme quinquennal.
Un calendrier défavorable
Le manque d’infrastructures n’est pas le seul obstacle qui peut empêcher l’Algérie d’accueillir les différentes nations africaines dans un avenir proche. Le calendrier ne joue lui aussi pas en sa faveur. En effet, la CAN passera à deux reprises en Afrique du Nord : en 2015 au Maroc et en 2017 en Libye. Alors, pour ne pas léser le reste du continent et dans un soucis d’équité, la CAF permettra difficilement une troisième candidature consécutive en Afrique du Nord. L’Algérie est donc en mauvaise posture face à ses principaux concurrents, à savoir la République démocratique du Congo et la Zambie, voire le Nigéria pour l’édition 2019.