Le Comité National de suivi des effets de la crise en Algérie Facteur de cohésion sociale face à la crise mondiale

Redaction

I- Le pourquoi de ce comité : la crise financière risque de déboucher sur une crise sociale sans précédent au niveau mondial

La crise actuelle est une crise systémique enclenchée par la crise du crédit  et touche tous les pays développés et du Tiers monde  La crise financière s’avère profonde et n’en est qu’à ses débuts, et les premières conséquences économiques et sociales  ne cessent de se faire sentir pouvant avec les ondes de chocs aller jusqu’en 2014/2015. Ainsi, comme durant la période 1929/1936 l’on assise au début des mouvements sociaux  de plus en plus persistants face à la crise.

En Islande qui a connu par le passé une prospérité inégalée, le Gouvernement  a démissionné conséquence directe de la crise économique mondiale suite à la dépréciation de la monnaie nationale et de l’effondrement du système bancaire. La Chine risque une généralisation des émeutes sociales. En Russie, les recettes du pétrole chutent , les effets  combinées de la dégradation  de l’emploi et du cours du rouble provoquent des mouvements sociaux non connus depuis la crise des années 2000 au moment de l’effondrement du rouble. Les compressions de personnels au Japon ont, selon les observateurs locaux, un « impact d’une brutalité sans précédent » qui déstabilisent la société japonaise, traditionnellement confiante en sa sûreté. Les mêmes effets  commencent en Europe (cas de l’importance grève qui a réuni l’ensemble des mouvements syndicaux en France) en rappelant le cas de   la Grèce a déjà  vu de graves incidents, ainsi qu’en Irlande, en Grande Bretagne  qui a connu  la désindustrialisation du pays ayant reposé sa puissance sur la City  et les services qui ont connu un effondrement  expliquant et de la chute de la livre sterling et du bas taux d’intérêt jamais du vu depuis  la création de la banque d’Angleterre.

Les USA ne sont pas exempts et des mouvements sociaux commencent à se manifester  dans plusieurs gouvernorats les plus touchés par la crise, l’élection du nouveau président américain  avec les espérances qu’il suscite,   jouant transitoirement  le  rôle de tampon amortisseur. Tous ces mouvements, sont des révélateurs  de l’aggravation des malaises des sociétés  et de l’inquiétude croissante  vis-à-vis de l’avenir face à l’ampleur de la crise mondiale et ce malgré une injection monétaire sans précédent et les interventions des banques centrales pour essayer de stabiliser le système financier et faire   face à la paralysie du marché. Face à cette situation où la différence de la  crise  de 1929-1950, privilégiant les politiques dites «  nationales »  avec  la mondialisation, nous assistons à la  crise des politiques économiques traditionnelles. Les nouvelles politiques des dépenses publiques dites néo-keynésiennes avec un rôle central à l’Etat régulateur s’avèreront-elles efficaces, Il est utile de rappeler   que dans les années 1930, les mesures mises en œuvre par Roosevelt lors du New Deal n’ont pas été suivies du rétablissement de l’économie américaine. Après une brève remontée vers le milieu de cette décennie, l’économie américaine a connu un ralentissement marqué en 1937-38, aussi important que ceux qui l’avaient précédé.

L’économie américaine a commencé à mieux se porter avec la production pour la guerre et après que la stabilité mondiale eut été rétablie grâce à la reconstruction de l’économie mondiale après la destruction massive de la deuxième guerre mondiale.

II- Les axes directeurs du comité national

La sécurité nationale étant posée, ce comité sous  l’autorité directe du président de la république  sera composé  d’experts nationaux indépendants loin de toute tutelle administrative et lourdeur bureaucratique (au nombre de six ) pouvant faire appel  exceptionnellement à des expertises extérieures devra travailler en réseaux avec  les structures locales directement concernées :ministère de la défense nationale , ministère de l’intérieur,  des finances, de la banque centrale d’Algérie  et du  Ministère de l‘énergie et des Mines. Il serait également suicidaire  de pour l’avenir de la Nation de s’enfermer dans un monologue en vue d’attributions de points d’autosatisfaction, entre certains segments du pouvoir et ses satellites.

Il sera chargé de préparer une conférence nationale à laquelle seront conviés sans exclusive car personne ne peut se targuer d’être plus nationaliste qu’un autre :
 -tous les anciens présidents de la république (invités d’honneur);- tous les chefs de gouvernement (invités d’honneur ) ; -tous les partis politiques y compris ceux de l’opposition (deux représentant par parti représentatif ) ; – tous les  syndicats y compris ceux autonomes et le patronat (deux représentants par organisation représentative ) ;  -des segments de la société civile représentatifs des organisations économico sociales avec un équilibre régional (un représentant par organisation) ; -un représentant par Ministère – et une sélection d’universitaires  de tous les centres de recherche et universités (au nombre de 20 maximum dont 5 relevant de l’émigration).

Un canevas préparatoire leur serait distribué un mois avant cette présente conférence et toutes les propositions devront parvenir au préalable au Comité. Lors de cette conférence, dont le nombre ne devrait pas dépasser 200 personnes pour éviter les foires du passé sans résultats probants, pour enrichissement, qui devra être largement médiatisée  afin de sensibiliser l’opinion nationale,  sera créée quatre ateliers présidés par un expert du comité  assisté d’un rapporteur du même comité : – un atelier sur les perspectives de la crise mondiale 2009/2014 ;  -un atelier sur l’impact de la crise sur l’Algérie au  niveau macro-économique pour déterminer les choix futurs en matière d’investissement dans la mesure où la création d’emplois ne se décrète pas mais relèvement fondamentalement de l’entreprise  et son fondement le savoir,si l’on veut dynamiser la production et exportations hors hydrocarbures ; -un atelier  sur les impacts sociaux  et l’exigence de nouvelles régulations sociales ; -un atelier  sur le futur rôle de l’Etat et la bonne gouvernance . 

Des actions concrètes devront être dégagées et soumis à la plénière pour approbation pour  les cinq (5) prochaines années  afin d’assurer  la cohérence entre l’efficacité économique au sein d’un univers mondialisée et en pleine mutation  et la nécessaire cohésion sociale.

En conclusion  En cas de dérapage du dollar et d’un cours plus bas que 40 dollars , la situation serait dramatique pour l’Algérie dont les dépenses actuelles se fondent sur un cours variant entre 70/80 dollars le baril, le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole, un cours de 50 dollars donnant moins de 25 dollars pour le gaz rendant peu rentables certains investissements. Avec les nouvelles dispositions on peut supposer que l’Etat investira sur fonds propres entre 80/ 100%. Aussi, le gouvernement algérien  ne devrait pas  prendre à la légère la profondeur de cette crise qui est structurelle et non conjoncturelle, certains  responsables algériens induisant en erreur le président de la république,   ne veulent pas voir la dure réalité en face en affirmant que la crise mondiale ne touche pas l’Algérie : c’est  comme un malade  qui sachant  qu’il est  très  malade ne veut pas voir un médecin, voulant vivre d’illusions d’un retour rapide à un cours élevé du pétrole et du dollar.

Par ailleurs , il  s’agit de ne pas  de  ne pas  confondre  le  rôle de l’Etat régulateur stratégique en économie de marché avec le retour  à l’étatisme des années 1970 qui, selon mon humble point de vue,  serait suicidaire pour le devenir du pays. Car je précise  que sur  les 800 milliards de dollars dégagés pour soutenir les activités aux USA, 600 milliards de dollars  sont destinés pour plus de 80% au secteur privé et ce serait une erreur stratégique de croire que la crise actuelle engendrera  le retour à l’étatisme stalinien Même la Russie et la Chine fondateurs du communisme ne vont pas dans ce sens révolu par l’histoire. Aussi,  si l’on  opte pour  le dialogue économique, social et politique élargi, la seule voie réaliste est la création d’un comité de sauvegarde contre les effets  de la crise. Comme le dit Aristote   « le doute est le commencement de la sagesse ». 

Si la paix est un élément déterminant du développement économique et social, se prémunir contre les chocs sociaux de la crise économique afin d’éviter le drame des effets  de la crise de 1986,  n’en est pas moins déterminant  et la  véritable réconciliation nationale entre 2009/2014 passe par une mobilisation générale contre les effets de la crise mondiale pour un développement durable au profit des intérêts supérieurs de l’Algérie. La crise actuelle peut être une occasion d’encourager un consensus national en faveur de réformes dont l’Algérie a cruellement besoin. Le 01 mars 2009

Docteur Abderrahmane MEBTOUL, expert international, pour algerie-focus.com