La diaspora paye le prix de sa forte mobilisation contre le 4e mandat de Bouteflika Par Sonia Linda Sol*

Redaction

Il va sans dire que les initiateurs du projet de révision de la constitution algérienne, ont indéniablement une idée derrière la tête, qui consiste, il faut le dire, à instaurer un système d’apartheid dans une république baptisée démocratique et populaire. L’article 51, dans sa formulation actuelle, figurant dans la nouvelle version du document fondamental de la République qui sera sans aucun doute approuvé par les marionnettes qui siègent dans l’hémicycle (chambre d’enregistrement), est une énième remise en cause de l’esprit de Novembre incarné dans les innombrables sacrifices consentis par nos valeureux martyres et moudjahidine, lors de notre glorieuse révolution du 1er novembre 1954. Une génération très attachée aux principes d’émancipation et d’égalité des chances entre les enfants de l’Algérie.  Ils en ont d’ailleurs fait un principe fondateur, d’une Algérie qu’ils avaient libéré du joug coloniale.

Ici, au Royaume-Uni, les membres de notre communauté ont en revanche parfaitement bien compris les enjeux et les manœuvres entrepris par la clique qui siège depuis plus d’une décennie, dans le palais d’El-Mouradia, à travers la mise en place d’un plan diabolique, adoptant de surcroît la devise ‘’diviser pour régner’’. Cela étant, il n’y a plus aucun doute que le clan qui a pris le contrôle de la destinée du pays, en lui imposant une politique de fait accomplie, caractérisée par un statu-quo qui se pérennise depuis plus d’une décennie, n’a nullement l’intention d’abandonner la partie, il s’est plutôt engagé dans un bras de fer, contre tous ceux qui représentent un danger a sa survie politique.  La diaspora, qui constitue une des composantes de la société algérienne, a très bien ressenti le danger que posait l’actuelle direction politique sur la stabilité du pays, qui s’était fixé comme objectif la préservation des intérêts d’un cercle restreint d’Algériens, aux dépens de la majorité.

Décidément la stratégie de l’équipe au pouvoir est claire, une forme de maccartysme version Bouteflika, visant la disqualification de tout Algérien porteur d’un projet capable de faire bouger les lignes, en vue du parachèvement d’un projet de société souhaité par tous les démocrates et qui devrait fondamentalement passer par la signature de la fin d’un régime, mort cliniquement aujourd’hui, pour permettre l’émergence d’une deuxième république inspirée des principes universelles de démocratie et de liberté.

En tout état de cause, notre diaspora ne se fait plus d’illusion sur les visées de l’actuelle direction, qui est animée par une obsession revancharde contre tous ceux qui se sont positionnés contre la réélection du président Bouteflika pour un 4e mandat lors des présidentielles de 2014, mais en même temps ne compte pas baisser les bras.  La mobilisation contre l’article 51 inscrit dans le projet de révision de la constitution prend forme avec pour seul et unique objectif faire avorter ce projet discriminatoire et contribuer, le cas échéant, à instaurer un vrai débat politique, dans la perspective d’un changement radical du système politique en Algérie, basé sur le principe d’égalité des chances entre l’ensemble des enfants de l’Algérie.  La journée de demain samedi verra donc de grandes manifestations à Londres comme à Paris, pour dénoncer les manœuvres ségrégationnistes du pouvoir à l’égard des binationaux, classés en vertu de l’article 51 du projet de révision de la constitution, comme étant des citoyens de second degré.

‘’Algérie pour tous. Ne touche pas à mon algériannité’’, c’est le mot d’ordre de la journée de mobilisation de la diaspora, prévue donc aujourd’hui samedi dans plusieurs capitales de part le monde.

*Algérienne résidant à Londres (Royaume-Uni)