A chaque institution sa mission (DRS inclus)

Redaction

Updated on:

Si les sources de TSA sont fiables (que la publication de ces informations ai pour but de sonder l’opinion, de la préparer ou autre), alors nous faisons face à une énième manifestation de l’incompétence et du bricolage institutionnel auquel on nous a habitué. Le DRS n’est pas l’Etat Algérien et ne le sera jamais, c’est une institution qui se doit d’être républicaine, comme toutes les autres institutions de la République Algérienne, et donc de remplir sa mission sans empiéter sur les missions des autres institutions. Quelle qu’en soit la raison (les bonnes intentions ne font pas toujours les bonnes décisions). En ce sens, le DRS devrait porter d’autres priorités au vu de ses multiples échecs ; le tout grand dernier étant Tiguentourine, qu’il n’a pas su prévenir. Mais aussi, d’autres multiples prises d’otages notamment celles qui ont visé les diplomates algériens au nord Mali, les humanitaires étrangers dans les camps des réfugiés Sahraouis de Tindouf en plein territoire national…pour ne pas évoquer les plus antérieures dont la liste est très longue. Sans parler des multiples attentats et faux barrages terroristes qui n’ont jamais cessé totalement. Pour brosser un tableau complet le DRS n’a pas été capable de protéger feu Mohamed Boudiaf, Chef de l’Etat Algérien au moment de son assassinat nous dit-on par un élément du GIS qui dépendrait du DRS, ce qui est dans le meilleur des cas le comble de l’incompétence.

 

Avec tout ça on ose annoncer que le DRS se substituera à d’autres institutions de l’Etat pour valider les grands contrats publics concédés aux entreprises internationales en Algérie. Il faudrait déjà préjuger de l’intérêt et de la pertinence de certains investissements et donc des contrats octroyés pour les réaliser. Cette nuance mise à part, valider les contrats ne relève pas de la mission du DRS, d’autant plus que les sources de TSA disent qu’il va revenir sur les contrats attribués durant les 20 dernières années, en d’autres termes des contrats qui ont été signés de la vie (si j’ose dire) du DRS (qui existe depuis le regroupement de différents services en septembre 1990). S’il n’a pas été capable de déceler la corruption qui se passait (et se passe aujourd’hui) sous ses yeux et son nez durant les années 1990 et 2000, comment peut-il aujourd’hui revenir sur ce qu’il n’a pu prévenir, ou du moins renseigner d’une manière crédible, il y a longtemps ? En somme, (le renseignement sur) la corruption n’est qu’un autre échec du DRS qui va rejoindre ceux énoncés plus haut.

 

Au lieu de vouloir développer, à côtés des prérogatives de polices judiciaires qui ne devraient pas revenir à un service de sécurité comme le DRS mais à d’autres corps de la justice et de l’Etat, des compétences en passation de marchés publiques, le DRS et les autorités compétentes feraient mieux de réfléchir à recentrer le DRS et les autres services de sécurité sur leur mission première ; la sécurité nationale, par une collecte et un traitement fiables, efficaces et discrets du renseignement, avec une force d’intervention rapide et limitée lorsque nécessaire. Notre priorité nationale en matière de renseignement est de travailler sur une réforme dont la mise en œuvre permettra l’émergence d’une communauté du renseignement avec, entre autres, des services spécialisés aux capacités (humaines en particulier) renforcées, une commission parlementaire qui supervise l’action des services pour le respect de la loi, des centres de recherche et des universitaires qui développent des outils et des connaissances utiles au renseignement…le tout avec une bonne animation et coordination de la communauté par une équipe qui dépend d’un Président de la République élu, dans la transparence, par le peuple. Telle est notre priorité en matière de renseignement. Pour le reste, il est urgent de renforcer les capacités des autres institutions, chacune dans son domaine. Le DRS ne pourra jamais se substituer à l’appareil de l’Etat Algérien, le penser est une absurdité, vouloir le faire est une erreur dont nous payons tous le prix déjà.

 

7ad ma 9al l7ad, on va dire que ces sources ne sont ni fiables, ni représentatives ou bien que c’est un poisson d’Avril…de très mauvais goût.

 

Tribune libre d’Anisse Terai