Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis : une citoyenne sahraouie gravement blessée à cause de la violente répression marocaine à El Aaiun, le 9 mars 2010

Redaction

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Madame Ayachi Lala Dahba est une citoyenne qui réside au quartier Maatala (à El Aaiun, territoires occupés du Sahara Occidental). Elle est née en 1948 à El Aaiun. Elle est mariée et mère de cinq enfants. Souffrant d’une insuffisance rénale, elle doit faire une hémodialyse trois fois par semaine, elle souffre également d’un ulcère à l’estomac.

Le 9 mars 2010, elle s’est trouvée face aux forces de répression qui l’ont tabassée sans raison apparente. Contactée, le 10 mars 2010, par l’Association des Victimes de Graves Violations des Droits de l’Homme Commises par l’Etat Marocain (ASVDH), elle livre son témoignage accablant sur les agissements criminels des forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental :

« Je m’appelle Dahba Ayachi et je suis une femme sahraouie qui vit avec ma famille au quartier Maatala à El Aaiun. La nuit du mardi 09 mars 2010, vers 18h, j’ai écouté des cris à l’extérieur et je suis sorti pour voir ce qui se passait. C’est alors que j’ai vu une grande foule qui brandissait les drapeaux de la République Sahraouie et qui répétait des slogans demandant le départ de l’occupant, la libération des prisonniers politiques et la fin de la répression. C’est alors que les manifestants commençaient à courir dans toutes les directions poursuivaient par des forces marocaines. Ayant voulu rentrer chez moi, je me suis dépêché en direction de la maison mais à peine arrivée devant la porte, j’ai été rattrapée par un des assaillants, un policier habillé en civil, qui, sans me demander quoi que ce soit, a commencé à me tabasser avec sa matraque, principalement sur la tête.

De loin, j’écoutais d’autres femmes lui crier : C’est une femme malade ! C’est une femme malade ! Mais rien à faire, il a continué sa sale besogne jusqu’à ce je sois évanouie. Avant de partir, il m’a frappée avec son pied au niveau du menton. A chaque fois que je reprenais conscience, je tentais de relever mais rien à faire. Il a faillait que ma sœur sorte de chez elle pour me découvrir de un état impitoyable et commençait à demander de l’aide aux passants. C’est ainsi que j’ai été transportée d’urgence à l’hôpital Hassan Ben El Mehdi. Je saignais abandonné de l’oreille, du nez et de la bouche. J’avais peur que l’appareil, implanté dans mon bras, pour hémodialyse soit détruit et c’est le cas je devais être transférée d’urgence à Casablanca pour en implanter un autre, sachant en plus qu’il s’agit d’une opération très coûteuse.

Arrivés à l’hôpital, nous sommes restés un certain temps avant que je sois examiné par le médecin des urgences qui m’a donné les premiers soins. Quand, nous sommes revenus à la maison, mes oreilles continuaient de saigner avec des fortes douleurs. C’est pourquoi, j’ai été obligée de revenir à l’hôpital durant la nuit. Le médecin m’a fait un scanner et m’a informé que deux de mes dents étaient cassé et m’a indiqué de consulter un spécialiste ORL pour voir de plus près les problèmes liés à l’oreille et la gorge. Durant toute la nuit, je n’arrivais à dormir tellement les douleurs étaient fortes et insupportables.

Le lendemain, 11 mars, je me suis rendu au centre de dialyse pour effectuer une hémodialyse mais l’infirmière n’a pas pu me connecter au hémodialyseur pour un défaut dans l’appareil implanté dans mon bras. C’est d’ailleurs ce que je craignais depuis le début.

Depuis l’agression que j’ai subie, je ne peux plus ingérer les aliments. De même, je n’ai pas encore pu faire l’hémodialyse. »

Selon les dernières informations reçus, Madame Ayachi Lala Dahba est dans état grave et se trouve hospitaliser dans la clinique Abou Ragrag à Rabat. De même, nous avons appris que la famille de la victime à déposer plainte auprès du procureur à El Aaiun mais sans suite jusqu’à la rédaction de ce communiqué puisque son agresseur est toujours en liberté.
L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) condamne énergiquement les violences exercées à l’encontre de Madame Ayach Lala Dahba par les forces marocaines et demande l’ouverture d’une enquête impartiale pour déterminer les responsabilités pénales des auteurs de ce crime abominable.

Campements des réfugiés sahraouis, le 15 mars 2010.