Ces algériens qui se font du mal…

Redaction

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La saleté, c’est ce qui frappe en premier  dans nos villes, lorsqu’elles sont visitées. Les algériens se sont familiarisés et vivent en parfaite harmonie avec la pollution sous toutes ses formes. Ces dernières années, ils ont même réussi à faire ressusciter des maladies que tout le monde croyait disparues, comme la peste.

Les gestes les plus basiques pour la préservation de l’environnement n’existent plus. Nous avons inventé un modèle étrange, qui fait cohabiter en nous deux extrémités, deux contradictions, et nous ne semblons pas nous en gêner. Chaque algérien fait de grands efforts pour maintenir son domicile, son bureau ou sa voiture propres, mais il ne ressent jamais la nécessité de faire de même pour la rue où il marche, le jardin où ses enfants jouent, les escaliers qu’il monte chaque jour.

L’égoïsme social qui s’est développé de manière considérable, y est pour beaucoup. Tous les principes qui caractérisaient autre fois notre société ont disparu ou presque. Aujourd’hui non seulement nous ne faisons plus de bien pour les autres, mais en plus nous nous privons de beaucoup de choses de peur que les autres en profitent ! L’Algérien d’aujourd’hui se sent naïf ou même idiot, lorsqu’il place une petite ampoule à ses frais, il se sent esclave lorsqu’il nettoie des escaliers communs, il se sent sale lorsqu’il lutte contre la saleté, c’est peut être pour ça qu’il dénomme ceux qui font ça « zebaline » !

Notre société est majoritairement musulmane, et nous nous souvenons tous de l’un des premiers hadiths que l’on apprend à l’école : «  la propreté est de la foi et la saleté est du diable ». Mais on dit que les arabes ne lisent pas, et même quand ils lisent ils ne pratiquent pas. Pas étonnant alors, qu’il n’y ait pas un seul endroit, les mosquées y compris,  que nous partageons sans salir.

Lorsque les grands exodes ruraux ont eu lieu, les populations des villes étaient majoritairement constituées de paysans et de personnes dépourvues de réflexes citadins. Les autorités auraient dû alors, joindre fermeté et sensibilisation afin d’accompagner toutes les adaptations nécessaires à ce type de situations. Mais il est injuste de ne blâmer que les autorités, simplement parce que ces populations habitent les villes depuis déjà 50 ans ! Eh oui, elles ont eu tout le temps qui leur fallait pour s’adapter, et même imposer leur modèle social aux nouveaux arrivés de la décennie noire.

La propreté est une culture. Elle se cultive d’abord par l’amour de la nature, de la beauté et de la santé. Elle se répercute sur nos vies et celles de nos enfants. Tout être humain ne peut que l’apprécier, mais rares sont ceux d’entre nous qui agissent. Beaucoup se sont laissés décourager par l’ampleur du phénomène et ont finis par y contribuer. Aujourd’hui il n’est nullement trop tard. Nous pouvons créer une dynamique sociale positive, plus forte que celle que les pollueurs ont entretenue depuis si longtemps. Chacun commencera par s’éduquer pour ensuite essayer d’influencer les autres. Cela fait partie du patriotisme.

Amokrane Mohamed Cherif