Contribution/ Les enjeux économiques au Sahara occidental

Redaction

Le conflit du Sahara Occidental revient dans l’actualité récente, marqué notamment par la montée des tensions entre le Maroc et le Polisarioet la tournée, dans la région, de Horst Kohler, nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu. Ce territoire présente, officiellement, plusieurs enjeux ; la question de la sécurité dans le Sahel, la défense des droits de l’homme et le droit à l’autodétermination des peuples. Mais officieusement, ce conflit a surtout des intérêts économiques, stratégiques et territoriaux. Au vu de la crise et de la situation difficile de pays comme le Maroc, l’Espagne ou encore l’Algérie, les zones inexploitées du Sahara Occidental sont une aubaine pour ces acteurs, ce qui dicte leur politique en fonction de ce territoire.

Un territoire potentiellement riche en matières premières…

Les provinces du sud ou le Sahara Occidental selon les différents points de vue, possèdent des sous sols qui regorgeraient de matières premières. La première richesse de ce territoire est le phosphate, qui est la ressource principale du Maroc. Il a été découvert d’importantes réserves de fer et de phosphate dans la région, ce qui arrange fortement le Maroc, plongé dans de graves problèmes économiques. Des récentes découvertes d’hydrocarbures le long des côtes du Sahara Occidental vont également être au centre de conflits, car au-delà du fait que le Maroc s’administre ces richesses au détriment du Sahara, l’Espagne peut également entrer en conflit avec le Maroc. En effet, les côtes sahraouies sont bordées par les Canaries, qui peuvent également revendiquer le pétrole au large car les réserves sont à cheval sur les ZEE espagnoles et marocaines (ou sahraouie selon le point de vue), ce qui peut laisser penser qu’il  y aura un gain de tensions entre l’Espagne et le Maroc, mais également l’Espagne et le Polisario.

…mais encore peu exploité.

Les réserves sont cependant difficiles à estimer, et il faut donc attendre les inspections des différents groupes pétroliers avant de donner un ordre de grandeur des richesses d’un point de vue pétrolier. Des sociétés marocaines du secteur énergétique ont signé des contrats d’exploration de pétrole avec des entreprises comme Total au large de la côte, ce qui a provoqué la colère du Front Polisario.  Le Maroc avait prévu de réalisé ses premiers forages dans la région pendant l’été 2014 (pas d’actualisation de ces données aujourd’hui).

Les entreprises marocaines exploitent d’autres richesses au Sahara, comme la pêche par exemple. En effet, ces accords incluent les eaux territoriales du Sahara Occidental et ne profite donc en rien à la population locale. M. Mokhtar déclare le 3 décembre 2013 à Alger, que « les richesses naturelles spoliées actuellement par le Maroc sont estimées à 4,5 milliards dollars par an ». Ces revenus sont « utilisés pour l’acquisition d’armes pour réprimer brutalement la lutte du peuple sahraoui qui revendique son droit légitime à l’autodétermination ».

Dans ce conflit, il est officiellement rarement question de matières premières dans les discours des acteurs. Mais avec la description du territoire et ses richesses, on comprend vite que le Sahara Occidental prend une autre dimension.

Ahmed Belkhodja, master en géopolitique et spécialiste du Maghreb

 

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