Après l’épisode 1 de l’Algérie l’an II : l’ère d’une nouvelle aube, l’épisode 2…
Dans les rues de nombreuses capitales du monde, des panneaux publicitaires montrent des images idylliques d’une Algérie prospèrent et accueillante.
Symbole du virage qu’a opéré le pays, des agences de banques algériennes ont ouvert dans plus plusieurs grandes villes d’Europe. Le CPA a ouvert sa première agence à Paris, dans le 8ème arrondissement. Mais, par dessus tout, s’il fallait une seule preuve de la métamorphose algérienne, on choisirait les scènes de larmes de joie de mères venues accueillir leur fils, jadis « haragas », qui sont retournés chez eux.
Qu’est ce qui a bien pu provoquer cela alors que les obstacles à franchir paraissaient insurmontables ? La perspective de la fin des hydrocarbures ? Le désir de mieux vivre ensemble et de redevenir fiers de leur patrie ? L’envie frénétique de prouver au monde entier que l’Algérien n’était pas un individu médiocre vivant oisivement de son pétrole et de son gaz ? Tout ça réuni ?
Pour l’heure, il est difficile de savoir ce qui a exactement provoqué le déclic, plusieurs tentatives d’explication circulent. La plus convaincante est celle partant de quelques évènements marquants pour élaborer une théorie dite du « choc de l’engagement et du savoir ». Le premier est survenu il y a 6 ans, par une belle soirée d’été. Le stade du 5 juillet faisait salle comble. Tous les Algériens qui étaient là ce soir là témoignent aujourd’hui encore, la voix emplie d’émotion, de la magie qui y régnait. Le petit Khaled, âgé de 10 ans a pris le micro, intimidé au départ, mais après quelques secondes d’hésitation il s’est engagé dans un court discours sur l’importance du savoir pour l’épanouissement d’un peuple. Son discours enflamma la foule. Khaled, comme de nombreux autres Algériens et Algériennes, venait de recevoir des mains du Président un prix lié à ses performances à l’un des concours inter-wilayas que le ministère de l’éducation avait organisé cette année-là. Parmi les heureux, Amar et Samira étaient également récompensés pour leur médaille d’or aux Olympiades internationales de mathématiques. Après la cérémonie, le Président prononça l’un de ses deux discours qui resteront à jamais dans l’histoire de l’Algérie. Dans une longue tirade, il appela son peuple à ériger le savoir et le travail en valeurs suprêmes de la société algérienne. Il annonça que l’éducation était devenue une priorité nationale, pilier du développement de l’Algérie.
L’autre discours, d’à peine dix minutes, celui qui est certainement le plus marquant et qui provoqua un réel choc dans l’esprit de tous les Algériens, est celui qu’il prononça quelques semaines après son accession au pouvoir. Après avoir énoncé un ensemble d’objectifs chiffrés qu’il s’engageait à atteindre en 5 ans (en terme de taux de croissance hors hydrocarbures, d’éducation, de création d’entreprises et d’emplois, d’exportations hors hydrocarbures, de réduction de la corruption, de réduction de la pauvreté, de réformes de l’Etat etc.), il termina comme ceci son discours :
« Mes chers compatriotes, ces objectifs je ne pourrai pas les atteindre sans votre pleine coopération et sans votre aide. Si je ne parviens pas aux objectifs, très précis, que je viens de vous énumérer, je m’engage à quitter le pouvoir. Mes ministres vont également prendre des engagements intermédiaires précis, mesurables, devant vous, et devant le parlement. S’ils ne respectent pas leurs engagements, et si l’évaluation régulière de leur action ne donne pas satisfaction, je m’engage également à les relever de leurs fonctions. Mon seul objectif sera de combler vos attentes et construire notre avenir et, je m’y engage, les institutions seront au diapason du développement et de votre bien être ».
Ce discours allait marquer ce que l’on qualifie aujourd’hui de « an II » de l’Algérie. L’an I commença à la libération du pays de l’oppression du colonisateur. L’an II est celle de la véritable renaissance, la rupture avec la gouvernance par la domination et le mépris (celle que pratiquait le colon). Ce jour là, au stade du 5 juillet, le citoyen algérien venait de naître. Un discours, un seul, d’une durée de dix minutes a suffit à changer le visage de l’Algérie.
Cette histoire relève-t-elle tant que ça de la fiction ?
Je crois que tout est possible et la clé, la clé unique, réside en vérité dans ce passage du Coran :
« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les individus [qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » (Sourate 13, Verset 11).
Zoubir Benhamouche
Quels seraient les déclics pour engager l’Algérie sur la voie de la prospérité ? Zoubir Benhamouche, économiste et écrivain, nous a proposé une fiction en deux parties, dans laquelle il avance quelques idées, qui prennent à contre pied notre conception d’un changement qui demanderait des transformations titanesques dès le départ… « L’Algérie, l’an II » : fiction d’une nouvelle ère, à portée de main ?
Lire l’épisode 1 de l’Algérie l’an II : l’ère d’une nouvelle aube