Sommes-nous condamnés à accepter une ruralisation débridée des villes algériennes ?
Il semblerait que ce soit en effet le cas, tant nos villes affichent un visage peu reluisant et un cadre de vie rebutant. Il faut se rendre à l’évidence, nos Ministres, Walis et Présidents d’APC se sont, au plus grand malheur de nos villes, découvert des « talents » ou plutôt des lubies d’architectes, d’urbanistes et de décorateurs amochant et défigurant les villes et les villages en Algérie.
Ce ne sont pas les seuls fautifs. Les citoyens eux aussi sont à pointer du doigt de part de leurs comportements anarchiques. Il suffit de jeter un œil autour de soi pour s’en convaincre : façades de maisons trop chargées, manque d’harmonie dans la couleurs des logements dans les quartiers, espaces verts transformés en dépotoirs, immeubles délabrés, dos-d’ânes arbitraires.
En outre, nos jeunes architectes et urbanistes, par facilité, par incompétence, par pure opportunisme ou par besoin vital sont trop souvent réduits à apposer leurs signatures sur des plans qui leurs sont imposés par leurs clients. Je suis convaincu que le conseil de l’ordre des architectes s’est sérieusement penché sur la question mais est-ce suffisant ? D’autres pistes sont certainement à explorer.
L’expression « Douar » (hameau), pour décrire nos villes, revient trop régulièrement dans les discussions. Un lapsus largement révélateur du mode de vie des Algériens des métropoles. Alger par exemple est classé 3ème ville la plus sale du monde, ou encore 179ème ville la moins vivable du monde. Je ne peux m’empêcher d’observer, impuissant comme beaucoup d’entre nous, cette immense n’importe quoi que sont devenues nos villes.
Il n’y a pas de honte à avoir quant à ses origines rurales, comme il n’y a pas de honte à promouvoir ses propres traditions. Seulement voilà, quand celles-ci empiètent clairement sur les libertés individuelles, quand celles-ci mettent à rude épreuve l’urbanisme, l’environnement, l’esthétique et l’hygiène d’une ville moderne, on en vient à souhaiter plus de compétence, de rigueur et de fermeté dans la gestion de la ville.
Imhotep – Chef d’entreprise