Plusieurs mouvements voient le jour dans cette énorme hrira qui symbolise notre pays. La mode prédominante est que des citoyens s’unissent pour dire non au chaos, non à la corruption et non à tout ce que vous savez déjà puisque vous le vivez tous les jours.
De prime abord, cela paraît très louable et stimulant pour un peuple qui ne sait plus à quel sidi se vouer. Au moins, ces mouvements ont l’air d’avoir compris que nous ne devions plus attendre le sauveur, cet homme providentiel, ce superman qui va sauver l’Algérie. Certains ont l’air certes engagés, mais ont-ils la parole, l’intégrité, la compétence, l’engagement qui vont avec ?
Je m’adresse à monsieur tout le monde, cet homme, cette femme, ces jeunes qui subissent la mal vie et qui n’attendent que d’adhérer à un mouvement qui va les sortir de ce marasme.
Attention, un mouvement peut en cacher un autre !
Ces mouvements veulent changer les choses, veulent se battre pour la transparence et la démocratie du moins dans le discours. Qu’en est-il dans la réalité ? Appliqueront-ils la pratique qui va avec leur théorie ou tomberont-ils dans le pattern historique qui colle à notre pays ? On dit, on promet et puis on retombe dans les anciens comportements inadéquats et contraire à toute démocratie et qu’on veut atteindre ? Sont-ils tous équipés pour un projet de cette ambition et envergure ?
Pourquoi, je vous raconte tout cela ? Eh, bien pour partager avec vous mon expérience avec un mouvement et pour faire bénéficier ceux qui veulent, de mon expérience et des erreurs que j’ai commises avant d’adhérer.
En fait, mon expérience fût très courte, je vais vous épargner les détails sur le non respect, le mensonge et le non dit auxquels j’ai été confrontée. En tout cas, ce groupe m’a permis de réaliser un record de vie, je n’étais pas encore membre que j’étais déjà expulsée et de surcroît sans le savoir. Personne n’a été capable de me dire dans les yeux, « tu es expulsée », j’ai dû le comprendre toute seule. On veut changer l’Algérie et on ne peut même pas communiquer ouvertement avec une personne. Les beaux jours ne sont pas pour demain.
Je vais utiliser une métaphore par l’humour qui va résumer la situation.
C’est une blague qu’on raconte par rapport au mode de recrutement dans la mafia : Un chef de la mafia, recevait des candidats pour trois postes de gérants de bureau à travers les USA. Il est avec deux de ses lieutenants et le premier candidat rentre. Il y a une seule question : 1 + 1 égale combien ? Le premier candidat répondit 3. Le chef le félicita et l’embaucha illico presto. Le second répondit 5 il fût recruté sur le champ aussi. Le troisième tout fier répondit 1+ 1 égale 2. Le chef tira tout de suite son colt et le buta.
‘’ Mais, chef ! Il avait la bonne réponse’’ dit un des lieutenants. Et le chef de répondre : ‘’ Justement, il en savait trop’’.
Vous avez bien compris. J’ai vécu ce genre de comportement si répandu au pays, où les personnes qui savent que un plus un égale deux et si ce n’est pas le cas veulent comprendre sur quelle base on fonctionne, et qui sont curieuses et logiques sont un frein aux égos qui veulent user et abuser du pouvoir. Je l’ai vécu avec un mouvement qui se préconise catalyseur du changement vers la démocratie!
La moralité de l’histoire : Si on veut quitter l’hôpital et ne pas se retrouver dans une maison de charité, il est plus prudent de prendre le temps de poser toutes les questions sur l’organisation, la charte, les objectifs, le mode de fonctionnement, et sur l’application du plan d’action. Il vaut mieux se renseigner sur le pourquoi, le comment et surtout le qui !
Nacera Kherbouche
PS : Je ne condamne pas tous les mouvements, je partage une expérience que j’ai vécue avec l’un d’eux.