Statistiques de la DGSN sur la criminalité autrement lues

Redaction

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monde La lecture des statistiques publiées par la DGSN, et parues sur le quotidien l’expression en date du 19 septembre 2009, sous la plume d’ Ahmed Mesbah, situe à priori, selon d’autres, les raisons inhérentes à cette évolution alarmante de la criminalité, à la capacité de gestion sécuritaire de ce dossier. Cette vision locale, tronquée éluderait en fait, le contexte dans lequel l’Algérie, dans une dynamique mondiale, a connu des mutations, qui ont bouleversées les états et entités. Une rétrospective s’avère utile !

La chute du mur de Berlin, la disparition de l’union soviétique, symbolisent la rupture d’un pan de l’histoire de l’humanité. Le passage de l’économie planifiée, socialiste, à celle débridée, d’un capitaliste sauvage, entraine l’Algérie à un octobre88, puis au démantèlement de l’outil de production nationale, et à la mise ipso facto au chômage d’une large partie de la population algérienne avec corollaire une paupérisation de la société qui sont autant de facteurs déstabilisants de la cellule familiale.

Le père de famille incapable d’assumer sa fonction de « nourricier », perd son rôle comme premier régulateur de l’ordre à la base de la communauté. Dès lors, la violence, en l’absence d’une alternative socio-économique, dessine les contours d’un nouveau quotidien du vécu de l’algérien, que rien ne prédit sa résorption. C’est brièvement, la facture de transition brutale de la société algérienne, que le tout sécuritaire ne pourra endiguer !

L’État dans son ensemble est interpellé à rétablir ce minimum auquel aspire chaque citoyen pour vivre avec décence, et qui schématiquement se représente par le logement, l’école, l’emploi, la santé, la sécurité. Autrement, désabusé, se profilera davantage ces extrêmes, de l’algérien harraga, tchipiste, terroriste, chacun son crédo !

Les autres, ces anonymes, continueront à trouver des exécutoires, comme un match de football pour taire un ras-le-bol ; mais pour combien de temps ? Continuerons –nous à jouer les rôles de figurants, dans pièce théâtrale, écrite par d’autres pour nous ? La perspective de vivre sous cette nouvelle forme de domination, où deux poids et mesures régissent le monde ne peut répandre que désarroi et inquiétude.

A.Bensaid