« Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire ; Le mal se rend chez vous au quadruple du bien ». LA Fontaine
C’est à une molle sérénade qu’assiste, ces jours-ci, contraint, le citoyen algérien.
Entre ascétiques courtisans et aveugles laudateurs, la partie est si fine. Pourtant et au-delà de toute cette cacophonie, aucun son n’émane du principal concerné. Bouteflika à qui l’on prête le vœu d’allonger encore plus sa longévité supplantant le règne de tous ses prédécesseurs, ne dit mot. Pourtant trop ambiguïtés transparaissent et laissent supposer que le chef de l’Etat ne s’apprête pas à rempiler à pour un 4e mandat.
Parmi ces signes avant coureurs, il y d’abord la question de son état de santé et ensuite la levée de bouclier constatée ça et là à travers le pays et au sein de toues les franges désapprouvant l’idée d’un mandat présidentiel de plus. Abdelaziz Bouteflika n’est pas homme à se contenter d’une timide victoire à la Pyrrhus et n’acceptera jamais à être réélu en moins qu’ « trois quart d’homme ».
Les audacieuses tentatives osées par certains sont vite démantelées par d’autres. L’intervention de Ghoul déclarant que « seul Bouteflika peut décider et annoncer sa candidature » en est une autre preuve. La sortie de l’ancien ministre des travaux publics venue tempérer des ardeurs de l’impénitent sénateur Ould Abbas marque par là, la démarcation de TAJ d’une telle entreprise ardue. La même attitude est d’ailleurs observée chez le parti d’Amara Benyounes. Même les fameux réseaux, d’habitude, si prompts se montrent frileux. Timidement, ces réseaux intérieurs sont mis en branle sans grande envergure en attendant les relais extérieurs qui, eux, hésitent à bouger.
A comprendre par là, l’absence d’engagement notamment des argentiers algériens installés à l’étranger d’où ils opèrent à l’instar du marchand d’arme Abdelkader Koudjeti et bien d’autres richissimes hommes d’affaires algériens, mis hors circuit. Reste les Kouninef et Haddad qui viendront surement renforcer le clan familial ainsi que le formidable réseau tissé par Saïd Bouteflika à travers le pays et qu’il est susceptible de réactiver en temps voulu.
Cependant, cela ne semble pas suffire à élire un président en Algérie. D’aucun sait que cela dépend aussi de l’Armée et des chapelles étrangères, notamment la France et les Etats-Unis. A cet effet, ces deux éléments déterminants demeurent encore inconnus. La position des uns et des autres n’est toujours pas affichée. Il s’agit de la position de la France ainsi que celle des américains, et vienne ensuite celle de l’Armée algérienne, notamment le fameux département que dirige Toufik. Ce dernier département, même « réaménagé » demeure vraisemblablement l’alliée de Washington que favorise la lutte commune contre le terrorisme. Si le DRS a, d’emblée choisi son camp, la défense de la patrie, le choix du candidat ne semble pas encore fait.
A.B