Tribune libre. Sortie de Liamine Zeroual : On siffle la fin de la récréation ?

Redaction

Enfin, serait-on tenté d’avouer. Enfin, il a parlé, alors que se profile une élection présidentielle plus tout à fait comme les autres. Lui, le seul et unique président à avoir été réellement élu suite à scrutin pluraliste, le premier du genre non seulement en Algérie, mais dans tout le monde arabe.

C’était alors en 1995. C’était Liamine Zeroual. Et nous sommes en 2014, à présent. A l’aube d’un scrutin où l’actuel locataire d’El Mouradia, qui avait succédé à ce même Liamine Zeroual, brigue un quatrième mandat, conformément, serait-on tenté de dire, à l’actuelle constitution laquelle date de 1996, mais qui a été marquée du sceau de l’enfant d’Oujda, par une révision en 2008, afin de permettre à ce dernier de briguer indéfiniment le fauteuil présidentiel. Et voilà que Liamine Zeroual a parlé. Il a dit (presque) tout ce qu’il pensait de l’état de l’Algérie à moins d’un mois du scrutin. A moins d’être aveugle ou simple d’esprit, ou même drabki politocard à l’instar d’un Saadani, il n’est pas difficile de comprendre que l’enfant de Batna craint énormément pour ce pays auquel il a, par un hasard saugrenu de notre histoire nationale, présidé aux destinées de 1994 à 1995.

A lire et à relire ce communiqué, l’impression d’un avenir plus que sombre pour l’Algérie se dessine tellement que l’on serait presque à se demander si tous les citoyens en âge de voter ont compris ce texte. Théoriquement oui. Mais lorsque des Abdelmalek Sellal, des Amara Benyounes et autres Amar Ghoul continuent à crier contre vents et marées que l’enfant de Oujda est le seul est unique homme à même de diriger l’Algérie, il est tout de même impressionnant de voir de tels personnages qui, s’ils ont réellement lu le texte, ne l’ont pas du compris et forcément, tout ça fait mal à l’Algérie. Liamine Zeroual veut tout simplement que l’on siffle la fin de cette récréation qui dure depuis quinze ans et pourrait encore s’éterniser. Comme beaucoup d’Algériennes et d’Algériens, tout en simplicité, il souhaite une nouvelle donne pour ce pays qui a déjà trop donné à des hommes (et des femmes, également) qui, au vu de tout ce qui s’est passé depuis 1999, n’ont jamais cessé de donner une piètre image du plus grand pays d’Afrique du Nord. Il n’en est que trop temps maintenant. L’urgence est là.

Tribune libre de Lakhdar Aït Mohamed Salah