TRIBUNE. Vice-présidence de la République : Les intentions tues de Amar Saadani

Redaction

Par Azzedine BELFERAG

Qu’est ce qui fait tant courir Amar Saadani ? L’homme, rompu aux arcanes du système et ayant déjà gouté au bonheur qu’offrent les plus hautes fonctions de l’État, serait-il tenté par de nouveaux honneurs ?

L’ambition n’étant pas interdite en ces temps de disette politique et les jeux d’alliance se faisant et se défaisant à coup d’intrigues, voire même de compromission aux fins d’intérêts et prétentions personnels, il est permis de caresser les rêves fussent-ils les plus saugrenus. Le chef de file du FLN semble en vouloir et à cet effet convoiterait d’embellir son épopée politique. De troisième homme de la république, Amar Saadani qui fut président de l’APN, escompte bien grimper en échelon et devenir le deuxième homme de l’État. Le deal, une fois Bouteflika se succédant à lui même une quatrième fois grâce au soutien de l’ex appareil de l’Etat, la rétribution sera conséquente.

La nouvelle mouture de la Constitution qui laisse prévoir le poste de vice-président de la république ainsi que le retour de la chefferie du gouvernement dans le giron de la majorité parlementaire lui permet bien de laisser libre court à son imagination et y songer sérieusement. Deux fonctions qui ne laissent guère insensible et ouvrent l’appétit à plus d’un. Ce qui expliquerait la guerre de tranchée que se livrent, par media interposé, le premier ministre Abdelmalek Sellal et le SG du FLN. Il aurait été promis, à l’un la Vice-présidence de la république tandis que l’autre hériterait de la chefferie du gouvernement qui émanera du parti majoritaire, à savoir l’ex parti unique.

Cependant, ce partage ne semble pas arranger tout le monde d’autant que l’ambiguïté qui résulte de la proximité des deux protagonistes autant du clan présidentiel que celui du DRS laisse pontois les plus fins observateurs de la scène politique et du conglomérat régnant. Abdelmalek Sellal serait-il cet ange déchu de l’Éden d’El Mouradia au point que Abdelaziz Bouteflika lui préfère Amar Saadani qui, en parfait enfant prodigue, est « chargé » de  semer  la bonne parole en se prononçant à chaque fois au nom du chef de l’État allant même jusqu’à dénigrer le sérénissime département de Toufik ?

Courage politique ou simple crise de folie des grandeurs, Saadani, rusé comme un renard, n’est pas adepte de la pratique du Donquichottisme au point de braver tout le monde et ouvrir plusieurs fronts à la fois sans garanties. Cette hardiesse laisse supposer qu’une partie obnubilée  par le pouvoir suprême, tapie dans l’ombre, s’attelle à jouer au marionnettiste en tirant les ficelles.

Le SG du vieux parti unique n’est pas, non plus, sans savoir que sa frêle et éphémère situation le mettrai sur un siège éjectable d’autant qu’une fronde s’annonce à l’horizon risquant de lui être fatale en cette veille de la tenue du CC du FLN en vue de l’élection des membres du BP. Une coalition de plus de 130 membres du comité central ne cache plus ses intentions de putscher le chef contesté du parti au pouvoir et mettre ainsi un terme à cette bérézina et partant, de ce crêpage de chignon.

A.B

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