Peut-on psychanalyser tout un pays ? Freud n’a pas eu le temps d’y répondre, il n’en a même pas ressenti le besoin. Pourtant, c’est de ça qu’on a besoin en Algérie : Une psychanalyse générale, à ciel ouvert et gratuite de préférence.
Je ne sais pas si c’est l’œuvre du méchant régime algérien ou si c’est notre fatalisme qui en seraient responsables, mais l’Algérie de 2011 s’apparente gravement à une pépinière de pathologies psychiques qui fait que personne ne supporte plus personne, on ne se supporte pas soi même. Il y a surtout cette success-story paranoïaque qui veut que tout est «voulu», que «eux» nous contrôlent et que tout le monde est complice, sauf moi bien sûr.
De là, on arrive aux situations absurdes que nous vivons tous chaque jour où l’on est accusé d’être des pro-Bouteflika, des agents du DRS, des fils de la France, des résidus du Baath, de potentiels terroristes, des sionistes, des laïques (c’est une accusation chez nous), des islamistes (c’est aussi une accusation) ou des affairistes.
Et si on est pas bon pour incarner un des rôles sus-cités, on passe alors tout simplement pour un débile qui ne sait rien à rien, qui ne comprend rien, qui ne sait pas que nous savons tout.
Vous imaginez l’ambiance ? Définitivement, les Algériens ont été retournés comme une pâte de pizza, l’un contre l’autre, jamais avec lui. Reste à savoir qui en est responsable : «eux» ou nous ? La question me semble un peu paranoïaque…
Hicham A.