Que faut-il retenir du discours de Bouteflika? Rien, si ce n’est ce visage pâle et ces mains frémissantes qui ne rassurent personne. Non, je n’ai aucune envie de rigoler ou de plaisanter, parce que la situation est assez burlesque comme ça. Une grande «mendba»(lamentation) collective s’impose donc à tout Algérien encore conscient dans ce pays qui ne sait plus où est-ce qu’il se trouve ni vers où veut-il aller.
Notre Président, qui met en garde tous ceux qui tentent de faire peur aux Algériens, nous aura terriblement angoissé par son discours différé. On aura, en effet, pris acte d’une situation bien plus catastrophique que le meilleur des optimistes ne le considérait. Qui gère ce pays ? Comment le fait-il ? Que manigance-t-on à notre insu ? Autant d’interrogations que les Algériens sont en droit de poser après cet épisode raté de communication officielle.
Bien pire que le caractère totalement intempestif et creux du discours, le peuple a découvert un Chef d’Etat en fin de cycle, évidemment incapable de présider aux destinées d’un pays comme l’Algérie, revigoré de jeunesse, de tonic et de bonnes volontés qui ne demandent qu’à être écoutées.
Bouteflika vit-il en Algérie? Fait-il partie de notre époque ? Sait-il qu’on est en 2011, que l’Homme a marché sur la Lune et que Moubarak est en prison ? Lui qui ne voulait surtout pas être un trois-quarts de Président, le voilà réduit à n’être que l’ombre d’un huitième de citoyen, sinon comment expliquer qu’il soit loin, si loin de son peuple, même quand il s’adresse à lui ?
Hicham A.