Le surendettement des ménages algériens inquiète les banques. Pour endiguer la frénésie des Algériens pour le crédit à la consommation, un nouveau dispositif sera mis en place pour justement contrôler ce marché, a annoncé, hier, sur les ondes de la chaîne III, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF). Ce levier de sécurité complémentaire est composé de trois mesures: un engagement signé des emprunteurs pour les crédits déjà octroyés par d’autres banques, une limitation du remboursement des crédits jusqu’à 30% des revenus des ménages et enfin un recouvrement rigoureux des crédits déjà octroyés.
Pour ce dernier point, les établissements financiers vont bientôt avertir leurs clients via SMS de l’approche des échéances de remboursement. A travers cette panoplie de mesures, les banques veulent anticiper l’apparition d’une crise de surendettement des ménages semblable à celle des prêts «subprimes» à l’origine de la crise économique et financière internationale. Mieux vaut prévenir que guérir. «On ne verrouille pas le marché du crédit à la consommation mais on veut mieux le contrôler», affirme le délégué général de l’ABEF. Il estime que la limite des 30 à 35% des revenus de ménages consacrés au remboursement des crédits ne doit désormais pas être dépassée. Pour l’instant, le volume du crédit à la consommation est estimé à 10% du portefeuille de nos banques.
Sur 2.500 milliards de dinars, le crédit à la consommation a attiré 250 milliards de dinars en 2008. Questionné sur le retard dans la mise en place d’une centrale des risques par la Banque Centrale, il a jugé qu’en attendant cette centrale la responsabilité des ménages reste entière. La future centrale des risques va répertorier tous les demandeurs de crédit au niveau national pour aider les établissements financiers dans le traitement et l’étude des dossiers. Chaque client aura un numéro unique, un dispositif permettant à repérer en temps réel les clients endettés.
Une liste noire des clients surendettés sera mise en circulation dans les banques afin de minimiser au maximum les risques de créances impayées. Sur ce point, Abderrahmane Benkhalfa révèle que le seuil des «déchets» ou créances impayés est minime. Il représente seulement 2% du portefeuille des banques. Autre annonce faite par le délégué général de l’ABEF est que les banques vont procéder, à partir de maintenant, à la saisie hypothécaire des biens des clients surendettés. Il précise, toutefois, que le marché des crédits reste relativement sain, puisque sur les 250 milliards de dinars octroyés, près de la moitié (110 milliards de dinars) concerne le crédit immobilier.
B.M.
Avec Le Financier