Après le lait, l’absence de liquidités dans les bureaux de Poste et la
pénurie de médicaments et de vaccins, voici venu maintenant le temps
du pain. Cet aliment de base des Algériens est, actuellement,
pratiquement indisponible dans plusieurs willayas du pays à cause d’un
tension persistante sur le blé tendre. Plusieurs transformateurs
affirment, en effet, que la matière première nécessaire pour la
production de la farine est introuvable depuis plusieurs jours.
Le Président de la Fédération nationale des boulangers, cité par El
Khabar, affirme que les stocks des boulangers en farine se sont
épuisés et que la crise s’est accentuée depuis quelques jours. Il
rajoute que ce produit reste introuvable et que s’il est disponible
chez certains grossistes, il est souvent proposé à des prix plus
élevés que celui subventionné par l’Etat, c’est-à-dire à 2.000 dinars
le quintal.
Le représentant des boulangers a prédit une «accentuation» de la crise
durant les prochains jours si rien n’est fait pour y remédier.
Le blé local, de mauvaise qualité, refusé par les semouliers
Pour expliquer ce début de crise, le ministère du Commerce a ressorti
le même argument brandi dans de pareilles situations : Celui de la
spéculation. Mais selon un économiste contacté par
«Algérie-Focus.Com», la principale raison à cette tension sur le blé,
et par ricochet sur la farine, est du à une «mauvaise stratégie de
gestion des stocks de céréales».
Jeudi 23 décembre 2010, l’agence Reuters indiquait que l’Office
algérien des céréales avait acheté au moins 200.000 tonnes de blé dur
d’origine optionnelle dans le cadre de son appel d’offres lancé en
début de semaine, pour des embarquements en janvier.
La marchandise a été payé 400 dollars/tonne coût et fret.
Cet achat intervient deux mois après la mise en place en octobre par
Alger d’une taxe rétroactive et dissuasive pour empêcher les
importateurs privés algériens d’avoir recours à des marchandises
étrangères et favoriser ainsi l’écoulement des stocks accumulés en
2009.
Selon des traders européens, «la mauvaise qualité des blés dur locaux
et des plaintes récurrentes des semouliers, ont contraint l’Office à
procéder de nouveau à des importations». Ce qui peut expliquer la
tension sur la farine qui sévit actuellement.
Et à en croire Reuters, la marchandise ne devra arriver en Algérie
qu’à partir du mois de janvier prochain.
La crise du pain sera-t-elle endiguer à temps?
Yasmina B.