Par Nassim Brahimi
Le journal El Watan (puisque c’est de lui qu’il s’agit) a écopé de 3 mois de prison ferme, dans une affaire l’opposant aux Autres (Les fans de la série Lost les reconnaitront). Un mois par mandat, c’est correct pour une démocratie* africaine.
Mais au-delà du verdict, il y a la symbolique. Celle d’un chiffre, décidément bien plus important que toutes les déchirures de notre archétype : Le 3.
On a d’abord, les 3 mois de prison ferme prononcés par l’injustice.
Ensuite, il y a le 3ème mandat réclamé par les 3 partis au pouvoir, qui ne se sont même pas rencontrés 3 fois par mandat. On s’en souvient très bien, puisque ça fait déjà 3 ans qu’on en parle.
Et il ne reste que 3 mois avant l’annonce de la Nième révision, ouvrant la voie à un 4ème mandat, ce qui devrait coïncider avec le 47ème anniversaire de notre 1ère et dernière indépendance.
Ne vous y perdez pas, c’est 3 fois rien. Mais il faut concéder, tout de même, que toute cette Mascarade, candidate par ailleurs à un Oscar hollywoodien, mériterait au moins 2 fois bravo.
Juste pour info, en 2009, le pétrole sera à 30 dollars. Mais on s’en fout, puisque notre économie, mesurable comme une distance cosmique, en années d’importation, nous offre 3 ans de «tranquillité».
Une antithèse certifiée par au moins 3 ministres d’un pouvoir dont il n’existe pas 3. Encore moins 4.
Il faut signaler que 3, c’est aussi le nombre de siècles qu’il nous faudrait pour rattraper le 3ème millénaire, entamé à la même époque où nous avions clôturé le 2ème, toujours au sein du 3ème monde.
Une proposition, pour la 33ème révision, essayons de hausser le chiffre 3 au rang des constantes d’une Nation sans variable. Wellah ça fait mal au cœur. Dommage, qu’on n’en a pas 3. Même comptabilité toujours : Un par mandat.
*C’est ridicule de mettre des guillemets quand on parle de démocratie en Afrique. Ça va de soi que ce n’en est pas une.