Abdelhamid Mehri dans une conférence de presse tenue au siège national du FFS : « Le changement doit se faire avec Bouteflika »

Redaction

Il soutient toutes les initiatives appelant au changement pacifique, qu’elle soient émises de la société civile ou des partis politique. Selon lui, Le changement pacifique ne doit pas être dirigé ou conduit par le régime. En revanche, nos dirigeants doivent accompagner ce changement.

K.Benay

Après la lettre ouverte adressée au président de la République, L’ex secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, est revenu à la charge aujourd’hui, dans une conférence de presse au siège national du FFS, pour appeler à un changement pacifique qui selon lui, « doit se faire avec la participation du régime en place, celle du président Bouteflika, notamment ».

S’agit-il ici d’une manière de se distinguer de certaines voix qui appellent à une rupture totale avec le régime en place ? Abdelhamid Mehri est clair. Pour lui, le changement doit se faire avec la classe dirigeante du pays.

Le conférencier précisera en outre, que la revendication d’un changement de régime (comme indiqué dans sa lettre, ndlr)  » n’est pas une accusation dirigée contre une personne, un parti, une institution ou une génération précise ».

A-t-il été mal interprété dans la lettre qu’il a adressé, le 16 février dernier, au président de la République ? M. Mehri a, en tout cas, tenu à préciser que le changement préconisé dans ladite lettre, « n’est pas une opposition à ceux qui assument les responsabilités du pouvoir ou un règlement de compte personnel avec quiconque ».

Comment Mehri, conçoit-il, concrètement ce changement ?

L’orateur semble prudent : « Le changement du système de pouvoir est aujourd’hui une grande question nationale » a-t-il indiqué. La question du changement selon lui, doit être traitée avec « la plus grande franchise et transparence. Elle doit être posée de manière objective, globale et profonde. Loin des surenchères verbales et loin de toute complaisance ou suivisme ».

« Un dialogue national »

Réussir un changement pacifique, implique de manière inéluctable la participation de toutes les forces vives du pays, a soutenu M. Mehri. Sans quoi, « nul changement ne peut aboutir dans le sens des aspirations du peuple algérien ».
« Le temps est au dialogue. Un dialogue qui verra la participation de toutes les franges de la société de manière libre et franche et sans exclusion ». Le conférencier, profite de cette tribune pour déplorer le mutisme dans lequel baigne le peuple algérien. Pourquoi les gens ne parlent pas ? S’est-il interrogé avant de préconiser que : « La société civile doit s’organiser. Des groupes de réflexions doivent voir le jour à travers tout le pays. Les initiatives doivent êtes émises de la société sans aucune tutelle et sans demander une quelconque autorisation ».

En plus d’aller vers un dialogue national, Abdelahamid Mehri, propose ce qu’il appelle « une analyse critique et objective de la marche du pays depuis l’indépendance ». S’agit-il ici de faire un bilan ? Et si tel était le cas, ira-t-on jusqu’à juger les erreurs des uns et des autres ? Mehri, n’a pas donné plus de détails.

« Le régime ne fonctionne pas selon les lois »

Dans un langage virulent, Abdelhamid Mehri relèvera cette autre réalité fracassante de notre pays : « Depuis l’indépendance, le régime ne fonctionne pas selon des textes établis ». Allusion faite à la constitution.
«Le régime crois agir dans le bon sens. Une erreur, car convaincu qu’il a raison, celui-ci, continue à diriger le pays tout en faisant fi de tous les appels aux changements et continue de nier toutes autres initiatives émanant d’une autre partie en dehors de son cercle »

Sinon comment expliquer que le ministre de l’intérieur refuse, à ce jour, l’agrément aux différents partis politiques et associations de la société civile ? S’est demandé M. Mehri. « Le refus d’agréer de nouveaux partis est une effraction à la constitution, à moins que ce refus ne réponde à une volonté politique bien précise de certains cercles » a ajouté, l’ex ambassadeur de l’Algérie en France, avant de conclure sur l’urgence d’un changement profond du système de gouvernance.

Répondant à une question de savoir si Abdelhamid Mehri a été reçu par le président, l’orateur dira, non. Pas plus, d’ailleurs, qu’il n’a eu de réponse à sa lettre, par le chef de l’Etat.

K.B