Présentés comme une possible alternative « propre » à l’énergie fossile, les biocarburants gagnent de plus en plus d’hectares. En effet, dans certains pays comme le Brésil, la culture du bioéthanol se développe tellement rapidement qu’elle risque à terme de reléguer au second plan l’agriculture classique, et ce malgré un coût écologique alarmant (des pans entiers de la forêt amazonienne sont ainsi transformés en champs cultivables pour la production d’agrocarburants).
Au Maghreb, Brahim Zitouni, un homme d’affaires algérien, est à la recherche de bailleurs de fonds pour se lancer à son tour dans cette énergie « verte », mais cette fois à base de…dattes.
Baptisé Nakhoil (mot composé de Nakheel, palmiers en arabe, et oil) le projet n’a pas été retenu par le ministre algérien de l’énergie. Du coup, Zitouni s’est expatrié aux Emirats où il a crée sa firme Oasis Nakhoil.
Trouvant preneur à Tunisie, l’homme d’affaires algérien a implanté une filiale chez nos voisins tunisiens et a profité du salon Ecomed organisé à Hammemet les 22 et 23 avril, pour présenter son projet à des investisseurs locaux.
Zitouni table sur une production de 280 litres de bioéthanol par tonne de dattes, un rendement nettement supérieur à celui de la betterave, de la canne à sucre et du maïs.
Le détournement de la production dattière à des fins énergétiques ne risque-t-il pas de se répercuter sur le prix de ce fruit ? Non, rassure Zitouni. Selon lui, seuls les dattes de qualité inférieure et les déchets du palmier dattier, donc impropres à la consommation humaine, seront utilisées pour faire du carburant.
RAF (avec Maghreb Confidentiel)