La levée de l’état d’urgence en Algérie instauré en 1992 interviendra avant la fin février, a déclaré mercredi le Premier ministre Ahmed Ouyahia au cours d’une réunion regroupant les leaders des trois partis de la coalition présidentielle, le FLN, le RND et le MSP (islamistes modérés).
« La levée de l’état d’urgence interviendra avant la fin du mois en cours » a t-il déclaré dans son discours en précisant que « plusieurs décisions concernant le logement, l’emploi et la gestion de l’administration » seront également annoncées sans donner plus de détails.
L’annonce de la levée de l’état d’urgence confirme ainsi l’engagement pris le 3 fevrier par le président Abdélaziz Bouteflika qui avait alors déclaré au cours d’un Conseil des ministres que l’état d’urgence serait levé « dans les prochains jours ».
Dans la foulée de ce Conseil des ministres du 3 février, un groupe de travail, composé de représentants du ministère de l’Intérieur, la Défense et la Justice avait été mis en place pour proposer un texte portant abolition de l’état d’urgence. Ce nouveau texte sera promulgué par ordonnance présidentielle, selon une source proche de la coalition présidentielle, les travaux du Parlement étant suspendus pour les vacances.
L’état d’urgence a été instauré en Algérie le 9 février 1992 par le Haut Comité d’état et reconduit depuis par les présidents qui se sont succédés à la tête du pays. Son abolition est une des revendications récurrentes des partis de l’opposition qui accusent le pouvoir d’utiliser l’état d’urgence comme alibi pour empêcher les manifestations de rue.
Le 12 février, à l’appel de la Coordination nationale pour le changement démocratique en Algérie, (CNCD) une marche qui devait avoir lieu à Alger avait été empêchée par la police. La Coordination compte organiser une autre marche samedi 19 février.
Par ailleurs, le Premier ministre algérien a estimé qu' »il ne fallait pas ignorer les évènements en cours dans les pays arabes et islamiques », soulignant en outre « l’impératif d’apporter les solutions adéquates aux problèmes de la jeunesse algérienne ».
AP