Ahmed Ouyahia : les réformes politiques en Algérie ne sont pas liées aux évènements

Redaction

Les réformes politiques que compte entreprendre l’Algérie ne sont pas liées aux évènements, a affirmé vendredi à Alger le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia.

« Ces réformes découlent d’un processus permanent et ne sont pas liées aux événements, y compris ceux du début du mois de janvier passé », a déclaré

M. Ouyahia lors d’un point de presse à l’issue des travaux du Conseil national de son parti. « Le pays a besoin constamment de se développer », a-t-il dit, ajoutant que « les réformes, l’ouverture des médias et la révision de la loi électorale concernent tout le monde, y compris les partis de l’opposition ».

Il a rappelé, en outre, que la révision « profonde » de la Constitution avait été annoncée par le président de la République à l’ouverture de l’année
judiciaire de 2008.

Le secrétaire général du RND a estimé que son parti ne pouvait pas s’exprimer sur cette question, le premier magistrat du pays n’ayant pas encore dévoilé le contenu de cette révision.

A une question relative à la proposition d’une révision mettant en place un régime parlementaire, il a indiqué que « le RND exprime un avis contraire ».

A propos de l’Alliance présidentielle, M. Ouyahia a indiqué, en substance, que l’heure n’était pas aux discours mais à plus de travail.

A une question relative à l’éventualité d’un retrait du Mouvement de la société pour la paix (MSP) de l’Alliance, Il a déclaré que « celui qui veut se retirer est libre de le faire ».

Il a toutefois noté que l’Algérie s’acheminait vers des élections législatives, en avril ou en mai 2012, qui pourraient changer la donne politique.

M. Ouyahia a salué, à cette occasion, la mémoire du défunt cheikh Mahfoudh Nahnah qui a servi l’Algérie et défendu son image auprès des capitales occidentales lorsque le terrorisme était qualifié d »’opposition politique armée ».

« Nahanah avait lutté contre le terrorisme politiquement », a-t-il souligné. M. Ouyahia a affirmé, d’autre part, que son parti n’a pas changé de position sur le projet de loi criminalisant la colonisation, observant qu’aujourd’hui, « l’enjeu pour l’Algérie n’est pas d’obtenir les excuses d’un pays, mais de
relever les défis qui risquent de mettre en danger les acquis de la Révolution de Novembre 1954 ».

Il a réaffirmé, en outre, sa conviction que le pays ne vit pas une crise politique. M. Ouyahia a estimé qu’il ne fallait pas considérer l’abstention électorale
comme une « catastrophe politique ». « L’abstention est enregistrée dans des pays à tradition démocratique sans que cela ne soit interprété comme une paralysie du système politique », a-t-il dit.

Sur un autre chapitre, interrogé à nouveau sur ses ambitions politiques, le secrétaire général du RND a répondu qu’il n’était pas de « ceux qui mettent
la charrue avant les bœufs », rappelant que les prochaines élections présidentielles sont prévues en 2014.

Il a expliqué ensuite que la reprise de la citation d’un ancien président français, qui avait déclaré que son accession à la présidence était « la rencontre
d’un homme avec son destin », était pour « dire que personne n’occupe les fonctions de président à vie ». « Je me permets de dire au nom du président de la République qu’il n’a pas été élu à vie », a-t-il ajouté.

APS